
Un taux de cholestérol à la ménopause trop élevé augmente le risque de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le problème est que les changements corporels à ce moment-là élèvent déjà la perspective de ces pathologies, notamment cardiaques. Pour garder un cœur en bonne santé, il est utile de savoir comment la ménopause agit sur le cholestérol et le gérer correctement.
Pourquoi cette augmentation du cholestérol à la ménopause ?
Pendant la transition ménopausique, certains changements affectent le taux de cholestérol :
- diminution des œstrogènes,
- perte de masse musculaire,
- prise de poids,
- résistance à l’insuline.
Diminution des œstrogènes
Le cholestérol composé de lipoprotéines de basse densité (LDL, ou « mauvais cholestérol ») et de lipoprotéines de haute densité (HDL, ou « bon cholestérol ») joue de nombreux rôles dans le corps. Il dépend de récepteurs spéciaux pour passer par la circulation sanguine aux cellules et faire son travail.
L’hormone œstrogène aide les récepteurs LDL à fonctionner efficacement, explique le Dr Elizabeth Klodas, cardiologue au Minnesota.
Lorsque le taux d’œstrogènes chute à la ménopause, ces récepteurs LDL fonctionnent moins bien ce qui permet au cholestérol LDL (mauvais cholestérol) de rester dans la circulation sanguine. Une augmentation du niveau de LDL dans le sang, accroît le risque de maladies cardiaques et d’AVC, même sans changements dans l’alimentation, l’exercice ou le poids.
En même temps, les niveaux de cholestérol HDL peuvent diminuer avec la baisse des œstrogènes. Comme le cholestérol HDL aide à éliminer l’excès de cholestérol de la circulation sanguine, un taux plus faible de HDL implique une moindre efficacité du corps pour se débarrasser du « mauvais cholestérol », augmentant ainsi augmenter le risque de maladies cardiaques et d’AVC.
Perte de masse musculaire (sarcopénie)
Un autre changement important pendant la ménopause est la perte de masse musculaire, appelée sarcopénie. Les muscles aident le corps à utiliser le glucose (sucre sanguin) et les graisses.
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À mesure que la masse musculaire diminue pendant la ménopause, l’organisme devient moins efficace pour gérer les graisses et les sucres, provoquant une évolution du cholestérol avec le risque :
- de niveaux plus élevés de triglycérides (un type de graisse),
- de taux de HDL (bon cholestérol) plus bas ou moins efficace,
- de cholestérol LDL plus élevés.
Prise de poids et résistance à l’insuline
De nombreuses femmes ont des difficultés à maintenir un poids équilibré pendant la ménopause : le surpoids peut affecter les niveaux de cholestérol à cause de la résistance à l’insuline.
Lorsque le corps devient résistant à l’insuline, il en a besoin plus que d’habitude pour gérer le sucre sanguin. Des niveaux élevés d’insuline peuvent provoquer une augmentation du cholestérol LDL et du cholestérol total (la quantité combinée de LDL, HDL et d’autres graisses dans le sang).
Quel taux de cholestérol à la ménopause est-il acceptable ?
Une banale prise de sang permet de mesurer le taux de cholestérol.
Pour les femmes ménopausées, les recommandations de taux de cholestérol sont les mêmes pour la population adulte, c’est-à-dire :
- cholestérol total inférieur à 200 milligrammes par décilitre (mg/dL),
- cholestérol LDL inférieur à 100 mg/dL,
- cholestérol HDL supérieur à 50 mg/dL,
- triglycérides inférieurs à 150 mg/Dl.
Si vous avez des facteurs de risque de maladies cardiaques, hypertension artérielle, diabète ou antécédents familiaux de problèmes cardiaques, votre médecin pourrait viser des objectifs différents de taux de cholestérol.
C’est particulièrement important car le risque de maladies cardiaques augmente après la ménopause. Connaître son objectif de cholestérol fait partie de la prévention et de la gestion de ces risques.
Comment modifier le taux de cholestérol à la ménopause ?
Certains facteurs ne sont pas modifiables, comme la perte d’œstrogènes, mais d’autres le sont.
Choisissez un régime alimentaire de type méditerranéen et limitez les aliments ultra-transformés et riches en sucre raffiné.
Ajoutez à l’alimentation des fibres issues d’aliments complets, des acides gras oméga-3, des antioxydants et des stérols végétaux (composants naturels qui bloquent l’absorption du cholestérol). Les stérols sont présents dans
- les légumineuses,
- les légumes à feuilles vertes associés aux autres légumes,
- les fruits,
- les fruits à coque et les graines,
- les céréales complètes,
- les poissons gras (saumon, thon et maquereau).
Maintenir un poids d’équilibre aide à réduire le risque de maladies cardiaques. L’American Heart Association recommande au moins 150 minutes d’activité aérobique par semaine avec du renforcement musculaire deux à trois fois par semaine.
Gérer le stress, arrêter de fumer, modérer la consommation d’alcool sont également nécessaires, car ils influencent à la fois le cholestérol et la santé cardiaque.
Quelles sont les options de traitement pour le cholestérol pendant la ménopause ?
Si les changements de mode de vie ne suffisent pas à gérer le taux de cholestérol, le médecin pourrait vous recommander des médicaments :
Statines
Les statines, comme l’atorvastatine et la simvastatine, sont les actifs hypocholestérolémiants les plus couramment prescrits. Elles agissent en ralentissant la production de cholestérol et en aidant le foie à éliminer le cholestérol LDL de la circulation sanguine.
Certaines personnes peuvent ressentir des effets secondaires : douleurs musculaires, lésions hépatiques, augmentation de la glycémie lors de la prise de statines. Une augmentation de la glycémie pourrait entraîner un risque plus élevé de diabète de type 2. Pour les personnes sans antécédents de problèmes cardiaques, d’AVC ou d’autres affections médicales, des tests peuvent aider à déterminer si un médicament hypocholestérolémiant est nécessaire.
Autres médicaments hypocholestérolémiants
- inhibiteurs sélectifs de l’absorption du cholestérol : comme l’ézétimibe. Les effets secondaires possibles sont des douleurs à l’estomac, de la diarrhée, de la fatigue et des douleurs musculaires,
- inhibiteurs de PCSK9 : comme l’évolocumab, injecté dans la circulation sanguine. Les effets secondaires sont un gonflement, des démangeaisons ou des douleurs au point d’injection,
- fibrates : fénofibrate ou gemfibrozil. Nausées, douleurs à l’estomac et musculaires sont des effets secondaires courants,
- niacine : des bouffées de chaleur au visage, des démangeaisons, des maux d’estomac et une augmentation de la glycémie sont des effets secondaires possibles,
- séquestrants d’acides biliaires : cholestyramine. Les effets secondaires tendent à être des problèmes gastro-intestinaux (constipation).
Les inhibiteurs de PCSK9 sont utilisés chez les personnes atteintes de maladies cardiaques ne pouvant prendre de statines ou pour traiter l’hypercholestérolémie familiale, une maladie génétique qui provoque des niveaux élevés de LDL (« mauvais » cholestérol).
D’autres, comme l’ézétimibe, sont souvent utilisés en association avec des statines pour réduire davantage les niveaux de cholestérol.
Traitement Hormonal Substitutif (THS)
Le traitement hormonal substitutif (THS) est souvent utilisé pour gérer les symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur et les troubles du sommeil, mais ses effets sur le cholestérol sont limités.
Si le THS a un faible impact sur les taux de cholestérol, il est peu probable qu’il ramène ces niveaux à ce qu’ils étaient avant la ménopause. Pour cette raison, le THS devrait être considéré principalement pour gérer les symptômes de la ménopause plutôt que le cholestérol.
La thérapie hormonale n’est pas non plus destinée à prévenir les maladies cardiaques, bien que les femmes qui commencent un traitement hormonal de la ménopause (THM) avant l’âge de 60 ans et dans les 10 ans suivant la ménopause puissent en tirer certains avantages pour leur santé cardiaque.
Si vous envisagez une thérapie hormonale, discutez des avantages et des risques potentiels avec votre médecin.
Compléments alimentaires
Certains compléments peuvent aider à maintenir des niveaux de cholestérol équilibrés pendant la ménopause, mais ils ne remplacent pas des changements de mode de vie ou les médicaments prescrits.
L’ajout de suppléments d’oméga-3, comme l’huile de poisson, à l’alimentation peut aider à abaisser les triglycérides et augmenter le cholestérol HDL (il peut aussi légèrement augmenter le cholestérol LDL).
Voici quelques compléments qui peuvent améliorer les niveaux de cholestérol
- extrait de thé vert : peut aider à abaisser le cholestérol LDL,
- ail : peut légèrement abaisser le cholestérol, mais les chercheurs sont mitigés. Il peut causer des problèmes digestifs et interagir avec les anticoagulants,
- stanols et stérols végétaux : présents dans les plantes, ils peuvent réduire le cholestérol LDL, mais aussi causer des troubles digestifs comme la diarrhée,
- graines de lin moulues : peuvent aider à abaisser le cholestérol LDL tout en fournissant des fibres et des oméga-3,
- berbérine : ce composé naturel des plantes peut réduire le cholestérol LDL et les triglycérides, mais aussi causer des problèmes digestifs (diarrhée, nausées).
Demandez toujours l’avis de votre médecin avant de prendre des compléments alimentaires car certains suppléments peuvent interagir avec les médicaments ou avoir des effets secondaires.
Sources :