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Explosion des IST en France : l’AFU alerte sur les complications urologiques trop souvent ignorées

Les IST augmentent en France, et beaucoup restent silencieuses. L’AFU alerte car les complications urologiques existent, et elles abîment la qualité de vie

Décembre 2025, les signaux s’accumulent : les infections sexuellement transmissibles, ou IST, progressent en France. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié fin novembre 2025 confirme une hausse des dépistages chez les 15-25 ans depuis 2014, avec un bond très marqué pour la gonorrhée et la chlamydia. Dans le même temps, les urologues rapportent plus de complications en consultation.

Pourquoi l’Association Française d’Urologie (AFU) insiste-t-elle autant ? Parce qu’une IST peut rester silencieuse, puis laisser des traces. Un peu comme une fuite d’eau derrière un mur, rien ne se voit au début, mais les dégâts finissent par apparaître.

L’idée clé est simple : prévenir, se faire dépister tôt, puis traiter vite, réduit le risque de séquelles. La chlamydia en est un bon exemple, elle a dépassé les 230 000 cas en 2023 selon les données reprises par l’AFU, et elle donne souvent peu de signes.

Pourquoi parle-t-on d’une explosion des IST en France

Les chiffres récents montrent deux mouvements en parallèle : plus de tests, et plus de diagnostics. Chez les 15-25 ans, le recours au dépistage a fortement augmenté entre 2014 et 2023. Sur cette période, les tests ont été multipliés plusieurs fois pour la gonorrhée et la chlamydia, et ont aussi nettement progressé pour la syphilis et le VIH.

Cette hausse des tests explique une partie de la hausse des cas, mais pas tout. Quand on cherche plus, on trouve plus, c’est logique. Mais les soignants décrivent aussi une transmission active, portée par des infections sans symptômes, et par des retards de prise en charge.

L’AFU rappelle que les 18-35 ans restent la tranche d’âge la plus exposée. C’est souvent l’âge des nouveaux partenaires, des périodes de vie plus mobiles, et parfois d’un moindre usage du préservatif.

Les IST les plus en cause : chlamydia, gonorrhée, syphilis, HPV, VIH

La chlamydia se transmet lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration, et passe souvent inaperçue. Elle peut pourtant provoquer une inflammation durable des voies génitales.

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La gonorrhée (parfois appelée « blennorragie ») se transmet de la même façon, et peut donner des brûlures en urinant ou un écoulement, mais pas toujours. Les données relayées par l’AFU montrent une hausse marquante chez certaines tranches d’âge, avec une progression forte chez les femmes de 20-24 ans, et une incidence élevée chez les hommes de 25-34 ans.

La syphilis se transmet lors de contacts sexuels, parfois via une lésion peu visible. Sans traitement, elle évolue par phases, avec des risques à long terme.

L’HPV (papillomavirus humain) est très fréquent. Il peut rester silencieux, ou provoquer des condylomes, ces verrues génitales qui reviennent parfois malgré les soins.

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Le VIH se transmet par le sang et les relations sexuelles, surtout sans protection. Les dépistages ont progressé chez les jeunes, ce qui aide à diagnostiquer plus tôt.

Des écarts selon les territoires et le milieu social, un frein à la prévention

Les données de santé publique soulignent des inégalités d’accès à la prévention, au dépistage, et aux soins. Concrètement, tout le monde n’a pas un laboratoire proche, ni un médecin disponible rapidement. Dans certains endroits, obtenir un rendez-vous peut prendre du temps, et ce délai joue contre la santé sexuelle.

Le frein n’est pas seulement géographique. La peur d’être jugé, le manque d’info claire, ou la gêne à parler de sexualité, peuvent retarder un test. Chez d’autres, le coût du trajet, ou l’organisation du quotidien, pèse aussi. Résultat, l’infection circule, puis finit parfois chez l’urologue, quand les symptômes deviennent trop gênants.

Complications urologiques des IST : les signes qu’on ignore trop souvent

L’alerte de l’AFU part du terrain. Les urologues voient des complications urologiques qui auraient souvent pu être évitées. Une IST non traitée peut remonter, s’installer, ou revenir. Elle peut aussi déclencher une inflammation, comme un feu qui couve, puis reprend.

Le piège, c’est la fausse impression de sécurité. Quand il n’y a pas de douleur, on pense que tout va bien. Pourtant, certaines IST continuent d’agir sur les tissus, et augmentent le risque de séquelles.

Douleurs, brûlures, envies pressantes : quand l’infection touche les voies urinaires

Certains signes doivent faire penser à une IST : brûlures en urinant, douleurs pelviennes, gêne urétrale, écoulement, ou besoins fréquents et urgents. Des infections urinaires qui reviennent peuvent aussi être un indice, surtout si les traitements habituels ne suffisent pas.

Mais il faut le redire : parfois, il n’y a rien. C’est ce silence qui favorise la transmission, et qui retarde le diagnostic.

On consulte vite si la douleur est forte, si la fièvre apparaît, si du sang est présent dans les urines, ou si des symptômes surviennent après un rapport non protégé. Un avis rapide évite que l’inflammation s’aggrave.

Fertilité, prostatite, épididymite, salpingite : des risques réels mais évitables

Certaines IST peuvent provoquer des inflammations des organes génitaux. Chez l’homme, une infection peut toucher la prostate (prostatite) ou l’épididyme (épididymite), avec douleur, gonflement, et gêne persistante. Chez la femme, une infection peut atteindre l’utérus et les trompes (salpingite), parfois sans signes évidents au début.

Le point commun, c’est le risque sur la fertilité, par cicatrisation ou atteinte des trompes, ou par inflammation prolongée. Ce risque n’est pas automatique, mais il existe. Les urologues insistent sur un message rassurant : un dépistage et un traitement rapides réduisent fortement la probabilité de séquelles.

Dépistage et prise en charge : les bons réflexes qui protègent vraiment

Le dépistage n’est pas un examen « réservé aux autres ». Il devient utile dès qu’il y a un nouveau partenaire, plusieurs partenaires, un symptôme, ou un rapport sans préservatif. Après une exposition possible, attendre que « ça passe » est rarement une bonne idée, car certaines infections ne passent pas seules.

Une prise en charge sérieuse suit un chemin simple : test, résultat, traitement adapté, puis contrôle si besoin. La partie souvent oubliée, c’est la prise en charge des partenaires. Sans cela, l’infection circule, et le couple se recontamine.

Pendant le traitement, on évite les rapports non protégés. Ce n’est pas une question de morale, c’est une question d’efficacité.

Quels tests, où les faire, et pourquoi agir vite après un résultat positif

Selon l’IST recherchée, le test peut être une analyse d’urines, un prélèvement local, ou une prise de sang. Le médecin choisit en fonction des pratiques sexuelles, des symptômes, et du délai depuis le dernier rapport à risque.

On peut se faire dépister chez un médecin généraliste, un gynécologue, un urologue, en laboratoire, ou dans un centre de dépistage. L’important, c’est la rapidité. Traiter tôt limite les complications urologiques et réduit la transmission.

La chlamydia et la gonorrhée se traitent, mais il faut suivre l’ordonnance jusqu’au bout. En cas de symptôme persistant, on recontacte le soignant, car d’autres infections peuvent coexister.

Prévention au quotidien : préservatif, vaccination HPV, parole simple et sans honte

Les messages de prévention rappelés par l’AFU restent les plus efficaces : préservatif, dépistage régulier quand on est exposé, et prise en charge rapide si un test est positif. À cela s’ajoute la vaccination contre l’HPV, recommandée pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans.

La prévention passe aussi par les mots. Une discussion sans jugement aide à dire la vérité sur ses pratiques, donc à proposer les bons tests. Ces derniers mois, des campagnes destinées aux jeunes adultes ont cherché à casser les tabous, y compris via des applis de rencontre, avec un objectif simple : rendre le dépistage plus normal.

Le rôle des urologues et de l’AFU : mieux informer pour réduire les séquelles

L’AFU est une société savante qui rassemble la grande majorité des urologues en France, soit un peu plus de 1 300 médecins. Les urologues ne font pas que traiter, ils expliquent, orientent, et suivent. Ils voient aussi, au quotidien, des patients qui gardent des douleurs, des infections récidivantes, ou des troubles urinaires après une IST passée « sous le radar ».

Cette réalité donne du poids au message : parler tôt, tester tôt, traiter vite. Ce cadre protège, et il évite la spirale des symptômes qui s’installent.

Des outils simples pour aider les soignants à parler d’IST avec les patients

Pour faciliter le dialogue, l’AFU a développé des supports pratiques pour les soignants. On y trouve des messages courts, des affiches, et des contenus pédagogiques, pensés pour ouvrir la discussion en consultation. L’objectif est concret : aider à poser les bonnes questions, proposer le bon dépistage, puis guider le parcours de soins, sans dramatiser et sans culpabiliser.

Quand le sujet devient plus simple à aborder, le dépistage devient plus fréquent. Et quand le dépistage est plus fréquent, les complications urologiques reculent.

A retenir

Les IST augmentent en France, et beaucoup restent silencieuses. L’AFU alerte car les complications urologiques existent, et elles abîment la qualité de vie. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut souvent les éviter avec des gestes simples : préservatif, dépistage, traitement rapide, et vaccination HPV quand elle est possible. En cas de doute, de symptôme, ou après un rapport non protégé, parlez-en à un médecin, un urologue, ou un centre de dépistage. Sans honte, et sans attendre.

 

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