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Cauchemars causés par les médicaments : un effet secondaire possible

Beaucoup de gens ignorent que des médicaments courants peuvent provoquer des cauchemars.

Des cauchemars causés par les médicaments perturbent le sommeil : c’est le cas des antidépresseurs, des bêta-bloquants (contre l’hypertension artérielle), des psychostimulants (contre les troubles de l’attention), des agonistes dopaminergiques (pour la maladie de Parkinson), ou des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (pour soigner les maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson).

D’autres médicaments ont également ce type d’effet secondaire (vendus sur ordonnance ou en vente libre) : par exemple, les antihistaminiques sédatifs, la mélatonine ou des traitements contre l’insomnie, explique le Dr Clete Kushida, directeur médical de la Standard Sleep Medicine. Les nouveaux médicaments GLP-1, pour soigner le diabète de type 2 ou favoriser la perte de poids, ont également été associés à des perturbations oniriques.

À quoi sont dus les cauchemars causés par les médicaments ?

Les mécanismes ne sont pas tous connus et les causes ne sont pas toujours claires. Plusieurs hypothèses sont posées :

  • impact sur les neurotransmetteurs : certains médicaments comme les antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) peuvent modifier les niveaux de neurotransmetteurs dans le cerveau (élévation de la sérotonine) et affecter les rêves. La recherche a montré que les anciens antidépresseurs tricycliques induisent des émotions oniriques plus positives  mais que les nouveaux ISRS et IRSNa (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline) sont associés à une possibilité de cauchemars plus fréquents. Le sevrage des antidépresseurs tricycliques peut également provoquer des cauchemars, alors que celui des ISRS et des IRSNa semble intensifier l’activité onirique,
  • impact direct sur la dopamine : les agonistes dopaminergiques pourraient agir directement sur les récepteurs de la dopamine et impacter les cauchemars, explique le Dr Swetha Gogineni, spécialiste du sommeil et pneumologue à UCLA Health,
  • impact sur l’architecture du sommeil : d’autres médicaments peuvent avoir un effet plus direct sur la structure des différentes phases de sommeil. Par exemple, des médicaments utilisés pour la maladie d’Alzheimer peuvent entraîner un trouble du comportement en sommeil paradoxal (sommeil REM), et provoquer des rêves intenses, souvent mauvais, pouvant même conduire les gens à agir physiquement dans leurs rêves, selon le Dr Kushida,
  • autres effets : les bêta-bloquants tendent à réduire le sommeil paradoxal (phase de la survenue des rêves), mais des recherches ont montré qu’ils sont associés à une augmentation des cauchemars. L’utilisation de certains antibiotiques de la classe des fluoroquinolones a également été liée à un risque accru de cauchemars.

Parfois, le déclencheur de ces mauvais rêves n’est pas clair car il peut y avoir une condition sous-jacente. Par exemple, l’apnée du sommeil pourrait affecter les rêves d’une personne prenant un traitement affectant les rêves, comme un antidépresseur. Ces patients en dépression font des rêves perturbants car ils peuvent présenter un trouble d’apnée du sommeil, lui-même associé à une augmentation des cauchemars. Il a d’ailleurs été démontré que son traitement par pression positive continue réduit les mauvais rêves.

Comment faire face aux cauchemars médicamenteux ?

Ces sujets peuvent également vous intéresser:

Parler de ce problème à son médecin, ne pas arrêter par soi-même le médicament, avoir une nouvelle prescription et consulter un spécialiste du sommeil.

Les gens qui subissent des effets secondaires de rêves perturbants dus à des médicaments ont des réactions variables :

  • les remarquent sans y prêter trop d’attention,
  • signalent une fragmentation de leur sommeil, des palpitations et une sensation de panique au réveil,
  • peuvent avoir des difficultés à dormir par peur de faire des cauchemars.

En cas de suspicion d’effets secondaires d’un traitement :

  • consulter son médecin : discuter de ses symptômes et de ses préoccupations car les cauchemars peuvent avoir un impact significatif sur le sommeil et la qualité de vie,
  • ne pas arrêter seul son traitement : arrêter de prendre un médicament pourrait avoir des effets négatifs sur la maladie traitée. Un arrêt brusque peut parfois entraîner une aggravation des cauchemars, selon les spécialistes,
  • considérer ces solutions : selon l’état de santé et le médicament, le médecin peut proposer de modifier la dose ou l’heure de prise, d’essayer un médicament différent de la même classe ou un autre type de médicament pour traiter le problème de santé.

Si les solutions du médecin généraliste ne suffisent pas, consulter un spécialiste du sommeil. La qualité du repos et des rêves peut affecter le bien-être de jour comme de nuit et les mesures pour dormir paisiblement valent la peine d’être prises. Peut-être ne savez-vous pas que le fromage peut aussi provoquer des cauchemars mais c’est une autre histoire.

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