Infection au hantavirus : quels symptômes et quel risque ?

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Le décès de Betsy Arakawa suite à une infection au hantavirus  a provoqué la stupéfaction. Le rapport d’enquête a mentionné la présence d’excréments, d’un nid et de pièges pour rongeurs sur la propriété du couple au Nouveau-Mexique. Il ne semble pourtant pas que les rongeurs aient envahi la maison elle-même. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que le hantavirus ? Faut-il s’en inquiéter ?

Brian Dawes, chercheur spécialiste des maladies infectieuses à Standfort Medecine se veut rassurant : l’exposition aux rongeurs n’entraîne que très rarement ce type d’infection respiratoire, qui reste exceptionnelle mais potentiellement mortelle.

Qu’est ce qu’une infection au hantavirus ?

Il existe de nombreux types d’hantavirus à travers le monde, tous transmis par des rongeurs aux humains.

Le principal présent aux États-Unis est le virus Sin Nombre. L’hantavirus est principalement porté par la souris sylvestre, qui vit généralement dans les zones rurales à l’ouest du fleuve Mississippi, comme le Colorado, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et la Californie.

Ces souris peuvent être infectées sans tomber malades et se transmettre le virus mutuellement. Il arrive aussi que celles-ci contaminent les humains.

La transmission passe par l’inhalation de particules en suspension dans l’air provenant de l’urine, de la salive ou des excréments d’un rongeur affecté. Dans de rares cas, une morsure peut être à l’origine. Le virus peut ensuite provoquer le syndrome pulmonaire à hantavirus.

Le virus provoque des symptômes semblables à la grippe : fièvre, fatigue, courbatures musculaires une à huit semaines après la première exposition. L’Associated Press a révélé que Betsy Arakawa avait recherché des informations par internet sur des symptômes pseudo-grippaux et des techniques de respiration, les jours précédant sa mort.

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Certaines personnes peuvent plus rarement ressentir des frissons, des vertiges, des maux de tête ou des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements ou diarrhée).

Quelle est la fréquence de ce virus et à quel point est-il mortel ?

La majorité des personnes contaminées se remettent des infections à hantavirus, surtout en présence de symptômes légers.

D’autres, moins nombreuses, peuvent tomber plus gravement malades et ressentir une oppression thoracique, de la toux, un essoufflement et faire un œdème pulmonaire fatal. Environ quatre personnes sur dix en meurent, selon les centres de contrôle et de prévention des maladies

834 cas ont été signalés aux USA entre 1993 et 2022. La majorité (94 %) sont survenus à l’ouest du fleuve Mississippi et environ un tiers ont été mortels. Santé Publique France relève une poignée de cas chaque année, pour la plupart sans mortalité.

La façon dont les personnes ont été infectées par l’hantavirus aux USA, et le mode de transmission le plus courant, sont mal connus. Les experts ne savent pas le temps passé à proximité d’un rongeur affecté (ou ses excréments, son urine, sa salive) pour être contaminé. Il n’est évidemment pas possible de mener des expériences pour le mesurer.

Certaines hypothèses semblent se dégager : la plupart des cas de contaminations proviennent d’une exposition à l’intérieur d’une pièce, comme une cabane, et par voie aérienne.

Y a-t-il des raisons de s’inquiéter ?

L’hantavirus est rare, donc le risque d’infection faible, même avec la présence de rongeurs chez soi.

Le risque dépend de l’endroit d’habitation. Aux USA, par exemple, les souris sylvestres vivent généralement dans les zones rurales à l’ouest du pays.  Les souris domestiques communes répandues en villes et en banlieues ne sont pas porteuses du virus.

Même dans une zone rurale de l’Ouest, il faudrait que la propriété soit infestée de rongeurs sauvages porteurs du virus. Or, toutes les souris sylvestres sont loin d’être porteuses :

• selon une étude assez ancienne, 10 à 14 % des souris sylvestres portaient l’hantavirus,
• dans une mesure de 2024 au Nouveau-Mexique, moins de 9 % des souris sylvestres étaient contaminées.

En croisant une souris lors d’une promenade, le risque est minime. En revanche, lors de vacances dans une cabane au milieu du parc national Yosemite, le risque est plus important car la zone, peuplée de souris, a connu des antécédents d’épidémies.

Que faire avec des souris chez soi ou en présence de symptômes ?

Vous voyez des signes de présence de rongeurs chez vous (en particulier des excréments de souris) ? Soyez toujours prudent(e).

Traitez toujours les excréments de rongeurs comme potentiellement infectieux.

Débarrasser les zones de nidification et piégez les rongeurs. Tous les espaces qui pourraient avoir été infectés devront être nettoyés : aérez, utilisez des gants et un masque facial. Ne balayez-pas, n’aspirez-pas les sols, essuyez-les avec un désinfectant ou de l’eau de javel pour tuer les virus et humidifier les particules d’excréments ou d’urines afin qu’ils ne s’envolent pas. Vous pouvez faire venir une société de dératisation pour sécuriser votre maison.

Si vous développez des symptômes pseudo-grippaux, rendez-vous aux urgences (idéalement dans un établissement disposant d’une unité de soins intensifs). Le hantavirus peut être parfois virulent et progresser très rapidement.

L’infection est généralement traitée par des soins de soutien. Certaines données suggèrent qu’un type de médicament antiviral pourrait être utile mais les analyses ne sont pas assez solides pour comprendre les effets possibles de ce médicament et le recommander.

Informez votre médecin si vous avez été exposé(e) à des rongeurs de façon à identifier et traiter l’infection au plus tôt.

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