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Thé et café: un effet protecteur contre la démence selon cette étude

Les résultats d'une étude suggèrent que pour les personnes souffrant d'hypertension, une consommation modérée de thé et de café pourrait s'avérer bénéfique, diminuant leur risque de développer diverses formes de démence.

La démence est une préoccupation majeure de santé publique, avec une prévalence croissante à l’échelle mondiale. Parmi les facteurs de risque bien établis, l’hypertension artérielle se démarque comme un élément clé. Cependant, de nouvelles perspectives émergent concernant les moyens de réduire ce risque, notamment à travers la consommation de boissons telles que le thé et le café.

Une récente étude approfondie, menée auprès de plus de 450 000 participants, a jeté un éclairage fascinant sur cette relation. Les résultats suggèrent que pour les personnes souffrant d’hypertension, une consommation modérée de thé et de café pourrait s’avérer bénéfique, diminuant leur risque de développer diverses formes de démence. Explorons ensemble ces découvertes captivantes et leurs implications potentielles pour la prévention de la démence.

Lien entre hypertension et risque de démence

L’hypertension artérielle, particulièrement lorsqu’elle se manifeste au milieu de la vie, est un facteur de risque bien établi pour le développement de la démence, y compris la démence vasculaire et la maladie d’Alzheimer. Cette condition peut engendrer des dommages aux vaisseaux sanguins du cerveau, entraînant une diminution de la perfusion cérébrale et des lésions microvasculaires.

Au fil du temps, une hypertension chronique peut mener à l’accumulation de petits infarctus, de lésions de la substance blanche et à une perturbation de la barrière hémato-encéphalique, tous ces éléments augmentant le risque de processus neurodégénératifs. De plus, l’hypertension est étroitement liée à d’autres facteurs de risque vasculaires, tels que le diabète et l’hyperlipidémie, aggravant davantage le risque de troubles cognitifs.

Consommation de thé et de café: un rôle protecteur ?

Face à ce constat préoccupant, les chercheurs se sont penchés sur les moyens potentiels de réduire le risque de démence chez les personnes souffrant d’hypertension. Une attention particulière a été portée à la consommation de thé et de café, deux boissons largement appréciées à travers le monde.

Les résultats de l’étude révèlent des associations fascinantes entre la consommation de ces breuvages et le risque de démence. Chez les participants hypertendus, une consommation modérée de thé (4 à 5 tasses par jour) et de café (entre 1/2 et 1 tasse par jour) a été associée aux plus faibles risques de développer une démence toutes causes confondues.

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer les effets bénéfiques potentiels du thé et du café sur le risque de démence chez les personnes souffrant d’hypertension.

Propriétés antioxydantes
Le thé et le café contiennent des composés riches en antioxydants, tels que les polyphénols, qui pourraient jouer un rôle dans la protection du cerveau contre les dommages liés au stress oxydatif. Ces molécules pourraient aider à prévenir l’accumulation de lésions cérébrales associées à la démence.

Effets vasculaires

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La caféine présente dans le thé et le café pourrait avoir des effets bénéfiques sur la fonction vasculaire, améliorant ainsi la perfusion sanguine cérébrale. Cela pourrait contribuer à réduire les dommages liés à l’hypertension et à prévenir le déclin cognitif.

Actions directes de la caféine
Au-delà de ses effets vasculaires, la caféine pourrait exercer des actions directes sur le cerveau, en modulant des processus tels que la neuroinflammation et la neuroplasticité. Ces mécanismes pourraient jouer un rôle dans la préservation des fonctions cognitives.

Importance de la dose et du type de boisson
L’étude a mis en évidence que tous les niveaux de consommation de thé et de café ne sont pas égaux en termes de bénéfices. Une consommation modérée semble être la clé pour obtenir des effets protecteurs contre la démence.

Thé

Chez les participants hypertendus, une consommation de 4 à 5 tasses de thé par jour a été associée aux risques les plus faibles de développer une démence toutes causes confondues. Des niveaux de consommation plus élevés ou plus faibles n’ont pas montré les mêmes avantages.

Café

Pour le café, les résultats indiquent une relation en forme de J, avec les risques les plus faibles observés chez les participants hypertendus consommant entre 1/2 et 1 tasse par jour. Une consommation élevée (6 tasses ou plus) a été associée à un risque accru de démence.

Combinaison thé et café

Lorsque l’on considère la consommation combinée de thé et de café, les participants hypertendus ayant une consommation de 4 à 5 tasses de thé et de 6 tasses ou plus de café par jour ont présenté les risques les plus faibles de développer la maladie d’Alzheimer et la démence toutes causes confondues.

L’étude a également révélé que le type de café consommé semble jouer un rôle. Parmi tous les participants, la consommation de café moulu a été associée aux risques les plus faibles de démence toutes causes confondues et de démence vasculaire, en comparaison avec la consommation de café décaféiné.

Effets de la caféine

L’analyse de la consommation de caféine a également mis en lumière des schémas intéressants. Chez les participants hypertendus, une relation en forme de U a été observée entre la caféine et le risque de démence vasculaire et toutes causes confondues. Chez les participants sans hypertension, une relation en forme de W a été identifiée, indiquant que certains niveaux de consommation de caféine étaient associés à une diminution du risque, tandis que les quantités intermédiaires étaient associées à une augmentation du risque.

Implications cliniques et limites de l’étude

Ces résultats soulignent l’importance de prendre en compte les facteurs de mode de vie, tels que la consommation de thé et de café, dans les stratégies de prévention de la démence, en particulier chez les personnes souffrant d’hypertension.

Cependant, il est important de noter que les études supplémentaires sont nécessaires avant de formuler des recommandations cliniques spécifiques. Des recherches plus approfondies sont également requises pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à ces effets protecteurs potentiels.
De plus, l’étude présente certaines limites, notamment le fait que les participants du UK Biobank ne représentent pas nécessairement la population générale. De plus, les données auto-déclarées sur la consommation de thé et de café peuvent comporter des biais d’information.

Les résultats de cette étude fascinante ouvrent de nouvelles perspectives sur le rôle potentiellement protecteur du thé et du café dans la prévention de la démence, en particulier chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, ces découvertes soulignent l’importance de considérer les facteurs de mode de vie, tels que la consommation modérée de ces boissons, dans le cadre d’une approche globale de prévention de la démence.

En attendant, il est essentiel de ne pas perdre de vue la gestion de l’hypertension en tant que pierre angulaire de la prévention de la démence. Ensemble, ces éléments pourraient contribuer à façonner de futures recommandations visant à préserver la santé cognitive des populations à risque.

 

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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