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Nutrition

Plan National Nutrition Santé : plus d’Omega-3 et moins de sel

Hélène Leroy

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a vient de  présenter les principaux résultats de l’actualisation des repères nutritionnels du Programme national nutrition santé (PNNS), qui vise à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’alimentation.

L’ANSES s’est basée sur les données scientifiques des dix dernières années, pour servir de base à l’élaboration des nouvelles recommandations pour le grand public. Les dernières, datant de 2002, avaient pour mot d’ordre principal: au moins cinq fruits et légumes par jour, limiter la consommation de sel.

Ces nouveaux repères visent à couvrir les besoins nutritionnels, en prévenant les risques de maladies chroniques liés à certains aliments, tout en limitant l’exposition aux contaminants chimiques présents dans l’alimentation (pesticides.Près d’une centaine d’experts ont participé à ces travaux.

De nombreux travaux scientifiques ont mis en évidence le rôle des facteurs nutritionnels (incluant l’activité physique) dans le déterminisme des maladies chroniques, le diabète, l’obésité, le cancer, les maladies cardio-vasculaires…

Moins de viande et encore moins de charcuterie

Ce n’est pas une surprise : il est recommandé de manger moins de viande et de réduire considérablement  les charcuteries. L’Anses ne préconise pas plus de 70 grammes par jour pour la viande (hors volaille), soit 500 g/semaine, et 25 g/jour pour la charcuterie. Elle se fonde sur le rapport du Centre international de recherche sur le cancer, l’agence chargée de la lutte contre le cancer de l’OMS, qui s’appuyant sur 800 études, a classé la viande transformée, essentiellement la charcuterie, dans la catégorie des agents « cancérogènes pour l’homme », tandis que les viandes rouges (qui incluent le porc et le veau) sont considérées comme « probablement cancérogènes ».

Le risque de maladie chronique progresse de 10 % à 20 % pour chaque augmentation d’apport quotidien de 100 grammes de viande (hors volaille) et même de 50 % pour une augmentation de 50 g/jour de viandes transformées, dont la charcuterie. Or, il y a beaucoup de gros consommateurs de charcuterie en France. Par ailleurs, concernant les poissons, l’agence conseille d’en manger deux fois par semaine dont un gras.

Boisson sucrée à éviter

Si l’on sait qu’une forte consommation de sucre a des effets néfastes sur la santé, « la maîtrise de la consommation des aliments vecteurs de sucres ajoutés, s’agissant en particulier des boissons, apparaît cruciale », insiste l’agence. L’OMS alerte régulièrement sur la nécessité de réduire la consommation de sucres simples et cachés, dans le ketchup, les plats préparés… et les boissons. Rien de tel que l’eau, martèlent les nutritionnistes. Chaque verre de boisson sucrée (soda, jus de fruits, nectar…) supplémentaire par jour est associé à une prise de poids de 200 grammes par an indique l’un des avis de l’Anses.

La consommation d’un verre par jour est associée à une augmentation du risque de diabète de type 2 et de maladie cardio-vasculaire de 20 % par rapport à une consommation nulle, ou exceptionnelle (environ une fois par mois). Auparavant classés dans la catégorie des fruits, les jus de fruits industriels entrent désormais dans les boissons sucrées. La consommation de sucre en France est trop élevée : 33 % des hommes dépassent la limite recommandée de 100 grammes par jour, hors lactose.

Les fibres, autant que vous voulez

La population française ne consomme pas suffisamment de fruits et surtout pas assez de légumes. On est loin des fameux « cinq fruits et légumes par jour », un message pourtant connu du grand public. « Les effets positifs sur la santé sont prouvés : ils apportent fibres, vitamines et minéraux, en manger « diminue le risque de maladie cardio-vasculaire avec un niveau de preuve convaincant ». C’est crucial. L’Anses préconise de consommer une plus grande variété de légumes et des légumineuses (lentilles ou pois chiches…) plusieurs fois par semaine. Cela permet d’apporter des fibres, des protéines, et des vitamines et minéraux d’intérêt, indique l’agence. Elles sont trop peu présentes dans l’assiette des Français (11 grammes en moyenne par habitant).

La consommation de fibres est nettement en deçà des recommandations, la moitié des 25 à 30 grammes nécessaires par jour. L’Anses encourage aussi de consommer les produits céréaliers les moins raffinés possible (farine, pain, riz, pâtes… semi-complets ou complets), en raison là encore de l’apport en fibres, connues pour réduire le risque de certaines maladies.

Plus d’Omega 3 et moins de sel

Quant aux matières grasses, pour couvrir les besoins en acides gras oméga 3 alpha-linolénique, il faut privilégier les huiles de colza et de noix, peu connues. En revanche, aucune préconisation claire n’émerge sur les produits laitiers. Le message actuel de trois produits par jour pourrait ne pas changer. Il est en effet difficile à étudier au regard de la diversité des aliments. Il est évidemment préférable de limiter les plus riches en sel. La plupart des Français consomment trop de sel, de 9 à 12 grammes par jour en moyenne, soit deux fois l’apport maximum recommandé, indique l’OMS.

Ces repères nutritionnels du PNNS ne peuvent être dissociés des recommandations qui prônent l’activité physique et moins de sédentarité. Des données de la littérature montrant les effets positifs sur la santé.

Source : https://www.anses.fr/fr/content/l’anses-actualise-les-repères-de-consommations-alimentaires-pour-la-population-française

 

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