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Séances de sport et cycle menstruel : faut-il les synchroniser ?

Aligner le cycle menstruel et certains exercices physiques, voire changements alimentaires, est une idée nouvelle et populaire. Est ce que cela apporte quelque chose ?

Déception pour tous les promoteurs et surtout promotrices de cette recommandation : une étude récente, publiée dans le Journal of Physiology, conclut que synchroniser des entraînements de pilates ou de musculation avec les phases du cycle menstruel n’a pas d’efficacité particulière sur le renforcement musculaire.

L’étude était, certes, petite (seulement une douzaine de participants). Comme ce sujet sur la coordination séances de sport et cycle menstruel, n’a pas fait, à ce jour, l’objet de recherches, elle a le mérite d’ouvrir de nouvelles perspectives, reconnaît Hugh Taylor, de la chaire d’obstétrique-gynécologie à l’hôpital Yale, aux USA. Mais les résultats confirment ce que les chercheurs soupçonnaient : les hormones n’influencent pas le gain de force.

Qu’a-t-on appris sur la synchronisation séances de sport et cycle menstruel ?

Lauren Colenso-Semple, doctorante et chercheuse principale de l’étude, voulait explorer les effets physiologiques de cette synchronisation pour deux raisons :

  • la science investigue beaucoup les effets des hormones sexuelles masculines, comme la testostérone, sur la masse musculaire mais celle des hormones sexuelles féminines est mal comprise.
  • certains chercheurs, des domaines nutrition et sport hésitent à inclure des femmes dans leurs études, en raison de l’incidence des fluctuations hormonales sur les résultats.

Constitution du groupe de participantes

Pour mieux comprendre si la synchronisation des cycles avait une efficacité, 12 femmes en bonne santé, âgées de 18 à 30 ans (avec des règles régulières et sans prise de contraception hormonale au cours des six derniers mois) ont été recrutées. Chacune a effectué un scan corporel complet au début de l’étude pour évaluer la composition de son corps. Elles ont ensuite participé à 2 phases d’étude :

  • pendant la phase folliculaire tardive, précédant l’ovulation, lorsque les niveaux d’œstrogènes sont les plus élevés,
  • Ces sujets peuvent également vous intéresser:
  • durant la phase mi-lutéale, la deuxième moitié du cycle, lorsque la progestérone est la plus élevée.

Déroulé de l’étude

Au cours de la première phase, les participantes ont effectué des extensions du genou avec une jambe et ont fait les mêmes exercices avec l’autre jambe pendant la phase suivante.

Tout au long de l’étude, elles ont ingéré de l’oxyde de deutérium pour aider les chercheurs à suivre la synthèse des protéines musculaires : c’est-à-dire comment le corps utilise les acides aminés pour construire des muscles.

Les chercheurs ont également prélevé de la salive, des échantillons d’urine, du sang et des biopsies musculaires sur les jambes des participantes afin de mesurer la dégradation des protéines myofibrillaires : c’est-à-dire si les muscles gagnent ou perdent des protéines.

Résultats des observations

Bien que l’exercice ait stimulé la synthèse des protéines musculaires, la synchronisation ne semble pas avoir d’incidence sur la synthèse des protéines musculaires ou sur la dégradation des protéines myofibrillaires.

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Les hormones féminines n’influencent probablement pas la façon dont le muscle réagit à l’exercice a déclaré Lauren Colenso-Semple.

Quels sont les points faibles de l’étude ?

L’étude n’ayant porté que sur 12 personnes, il est difficile de savoir si les résultats s’appliqueraient à la population générale.

Les chercheurs n’ont étudié qu’un seul aspect des effets de la synchronisation du cycle sur l’exercice : le renforcement musculaire. Il y a certainement d’autres aspects qui peuvent varier au cours du cycle menstruel.

De futures études appliquées à l’impact à long terme des hormones féminines sur la croissance musculaire, l’endurance et la récupération, enrichiraient beaucoup les connaissances, en particulier les effets de la contraception ou de la pré-ménopause.

Est-il intéressant de synchroniser les séances de sport et le cycle menstruel ?

Malgré l’absence de preuves sur le bénéfice de faire certains exercices à des moments précis du cycle, d’autres facteurs peuvent inciter à s’entraîner à certaines périodes du mois.

Le cycle menstruel et les fluctuations hormonales peuvent modifier la façon dont on se sent :

  • pendant la phase folliculaire, l’augmentation des niveaux d’œstrogènes peut accroître l’énergie,
  • durant la phase lutéale, les niveaux de progestérone augmentent et, avec eux, l’endurance.

Les changements hormonaux peuvent provoquer chez certaines des ballonnements et des crampes, affectant leur capacité (et leur envie) de faire des efforts. Les exercices physiques et la libération d’endorphines pourraient cependant soulager les douleurs menstruelles ou aider à traiter les troubles dysphoriques prémenstruels.

Si vous vous sentez épuisée, il est tout à fait normal et compréhensible de modifier votre programme d’exercices ou de vous reposer.

Écoutez votre corps. Plutôt que de vous obséder sur la synchronisation des séances d’entraînement avec votre cycle menstruel, veillez à rester en forme,  et à récupérer correctement.

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Aline Legrand

Ma passion : Les plantes et de la naturopathie, une discipline qui vise à favoriser la santé et le bien-être par des méthodes naturelles.

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