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Médecine douce

Ralentir le vieillissement grâce à de bonnes habitudes de vie

Hélène Leroy

La détérioration graduelle des fonctions physiologiques qui accompagne le vieillissement est une caractéristique fondamentale de tous les organismes vivants. Des travaux récents suggèrent que l’ensemble des événements impliqués dans ce vieillissement est contrôlé par une toute petite région du cerveau, l’hypothalamus. Nos modes de vie peuvent soit accélérer ce vieillissement, soit, si nous adoptons de saines habitudes de vie, ralentir.

Tous les organismes vivants, qu’ils soient bactériens, végétaux ou animaux, doivent absolument convertir l’énergie présente dans l’environnement pour créer et maintenir des structures complexes et ordonnées, capables de s’auto-répliquer par l’entremise des cellules. La vie est donc un processus très coûteux, qui demande un apport constant en énergie pour contrer la tendance fondamentale de la matière à adopter un état désorganisé. Cet effort continuel est par contre inévitablement associé à l’apparition de dommages au niveau des cellules, ce qui provoque avec le temps une baisse de leur fonction et une diminution générale de la «performance» des organismes vivants. Ce qu’on appelle le vieillissement est donc l’expression tangible du «coût de la vie», c’est-à-dire les traces laissées par le travail incessant de nos cellules pour créer l’ordre à partir du désordre.

Le vieillissement se joue d’abord dans le cerveau

Même si on remarque surtout le vieillissement par certains signes extérieurs, en particulier les modifications de l’apparence de la peau (rides, taches de vieillesse), c’est l’ensemble de nos organes qui vieillissent simultanément. Mais comment les cellules du corps sont-elles programmées pour vieillir de façon aussi coordonnée?

Pour résoudre cette énigme, une équipe de chercheurs de l’Albert Einstein College of Medicine de New York s’est intéressée au rôle potentiel de l’hypothalamus, une toute petite région du cerveau bien connue pour son importance dans le contrôle des principales fonctions physiologiques (métabolisme, croissance, reproduction). Ils ont tout d’abord fait l’étonnante observation que le vieillissement était associé à une hausse marquée de l’activation de la cascade inflammatoire au niveau du cerveau. Les cellules microgliales, une classe de cellules inflammatoires (macrophages) dont le rôle est de défendre le cerveau contre les corps étrangers, deviennent plus actives avec l’âge et sécrètent des molécules inflammatoires (TNF) qui provoquent la création d’un cli- mat d’inflammation chronique. Cette inflammation touche particulièrement la région de l’hypothalamus et modifie en pro- fondeur son fonctionnement.

Comment les cellules du corps sont- elles programmées pour vieillir de façon aussi coordonnée ?

Par exemple, les chercheurs ont noté que la production de GnRH, l’hormone-chef responsable de la synthèse des hormones sexuelles autant chez les hommes que chez les femmes, diminuait considérablement lors du vieillissement. Il semble que cette baisse joue un rôle clé dans la perte des fonctions physiologiques qui survient avec l’âge, car la simple administration de GnRH, ou encore l’inhibition du processus inflammatoire chez des modèles âgés, est suffisante pour réduire plusieurs changements physiologiques typiques du vieillissement comme la diminution de la masse osseuse, l’atrophie des cellules de l’épiderme et la réduction des fonctions cognitives.

Ralentir  le vieillissement

Ces observations sont très importantes, car elles suggèrent que, même si le vieillissement est un phénomène inévitable, il serait néanmoins possible de ralentir ce processus en minimisant le degré d’inflammation chronique qui prévaut à l’intérieur du corps.

En ce sens, plusieurs aspects de notre mode de vie qui sont associés à une vie plus longue, en particulier l’alimentation, le poids corporel et l’activité physique régulière, sont tous reconnus pour exercer une puissante action anti-inflammatoire. Il est donc probable que l’effet bénéfique de ces bonnes habitudes de vie soit au moins en partie lié à une réduction de l’inflammation au niveau du cerveau et, par le fait même, du vieillissement de l’ensemble des organes du corps.

Source

Zhang G et coll. Hypothalamic programming of systemic ageing involving IKK-, NF-B and GnRH. Nature; 497: 211-216.

 

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