Habituellement utilisé dans le domaine textile, le lin a aussi une place en phytothérapie. Cultivé partout dans le monde, son appellation scientifique est Linum usitatissimum L. et sa famille botanique les Linacées. Dès l’antiquité, cette plante était recommandée contre la toux et les inflammations. Au 19 ème siècle, le médecin J-A Fournier l’aurait prescrite contre toutes les maladies finissant par « ite », souvent inflammatoires. Ses prescriptions sont-elles toujours d’actualité ?
Quelle est sa composition ?
Le lin est composé de :
- d‘huile : riche en acides gras poly-insaturés, environ pour 40 %, forte teneur en oméga-3 protecteurs cardiovasculaires,
- de protéines : pour 25 %
- de mucilages : l‘arabinoxylane, cette fibre alimentaire est laxative et stimule l’activité cytotoxique des cellules tueuses de l’organisme,
- de polyphénols : des lignanes comme le sécoisolaricirésinol et le matairésinol (anticancéreux, activité phyto-œstrogénique), l’entérolactone (activité phyto-oestrogénique),
- hétérosides cyanogènes : linamaroside (possiblement toxique),
- vitamines : groupe B.
Quels sont les bienfaits du lin ?
Le lin est indiqué pour :
- la sphère intestinale : atténue la constipation, calme la colite spasmodique, régule la flore intestinale,
- certains cancers : pourrait aider à prévenir les cancers du côlon, sein, prostate (manque d’études à ce sujet),
- les troubles de la ménopause : bouffées de chaleur,
- les risques cardiovasculaires : aide à réguler un taux élevé de cholestérol et/ou de triglycérides.
De quelles façons l’utiliser ?
Les graines moulues ainsi que l’huile sont exploitées en phytothérapie.
- huile : 1 cuillère à soupe par jour constitue un apport important d’oméga 3. Cette huile rancit rapidement.
- poudre : 1 cuillère à soupe de graines broyées ramollies 20 minutes dans un grand verre d’eau 3 fois par jour.
- capsule : 2 par jour matin et midi avec un verre d’eau.
- tisane : faire infuser 1 cuillère à café de graines broyées dans une tasse de 250 ml 10 minutes. Filtrer.
Quels sont les conseils d’usage ?
Les graines de lin sont déconseillées aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants et aux personnes souffrant d’une modification du diamètre ou de la motricité de l’intestin.
Débuter un traitement à base de lin du syndrome du côlon irritable par petites doses. Ingérer suffisamment d’eau pour éviter l’obstruction intestinale.
Rare risque de choc allergique violent et grave aux protéines de lin.
Risque d’interaction avec les anticoagulants et les médicaments dont les effets ralentissent le transit intestinal (dérivés de morphine, par exemple) et de diminution de l’absorption de certaines substances (minéraux, vitamines ou médicaments).
L’absorption de graines de lin au cours des repas peut justifier une diminution de la dose d’insuline en cas de diabète traité par insuline (les mucilages ralentissent l’assimilation des sucres).
Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.