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Guide des plantes médicinalesBien être

Quelles plantes pour éloigner la déprime ?

Aline Legrand

Les raisons de ressentir de la déprime ne manquent pas malheureusement. Et il est sain de chercher à lui résister. Que faire pour échapper à la descente progressive vers un état désormais durable de dépression ? Le premier conseil pour revoir la vie en rose est d’éviter les médicaments autant que possible et de recourir aux bienfaits de certaines plantes. Voici celles qui peuvent vous aider.

Le millepertuis

Cette plante contient de l’hyperforine, une molécule aux effets antidépresseurs. Elle empêche un phénomène appelée la recapture de neurotransmetteurs, les messagers chimiques libérés par le cerveau. Grâce à l’hyperforine, les effets de la sérotonine (impliquée dans la perception de plaisir et de récompense) et de la dopamine (impliquée dans le bien-être émotionnel) sont prolongés. L’efficacité du millepertuis contre les déprimes légères à modérées est telle que des médicaments ont été formulés à partir de ses actifs.

Le millepertuis se prend en infusion. Il existe des interactions médicamenteuses avec les contraceptifs, les anticoagulants et les antidépresseurs conventionnels. L’automédication sans avis médical est déconseillée.

Le safran

Le safran possède des propriétés actives contre les symptômes de la dépression. Le safranal, composé, du safran, agit sur le système nerveux et contribue à la réduction du stress et à l’équilibre émotionnel. La crocine, un autre composé, participe à normaliser le taux de sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans l’humeur, le stress, l’anxiété.

En comprimés de 30 mg par jour, le safran est facile d’utilisation. En teinture mère, 50 gouttes diluées dans une infusion de mélisse. La durée du traitement ne peut excéder 4 à 6 semaines.

Le safran ne doit pas être consommé en phytothérapie par la femme enceinte (risque de contractions utérines) et allaitante. Il est aussi déconseillé (si dosé à plus de 100 mg d’extrait par jour) avec la prise d’un anti-hypertenseur, en raison du risque d’hypotension.

Le ginseng

Le ginseng est conseillé en phytothérapie pour aider à combattre la fatigue et l’apathie, un symptôme fréquent de la déprime. C’est une plante de complément dans la lutte contre les chutes de moral . Elle relance les capacités de résistance de l’organisme à toutes sortes de stress et donne un coup de fouet. Elle agit sur le système nerveux central et augmente la transmission des neurotransmetteurs sérotonine et dopamine.

Prendre du ginseng en teinture mère, gélule ou en décoction.

Le ginseng ne devrait pas être consommé par des personnes sujettes à l’hypertension artérielle. Prudence également pour les femmes ayant souffert d’un cancer hormono-dépendant, enceintes ou allaitantes. S’il n’est pas surdosé, le ginseng n’a généralement pas d’effet secondaire.

La passiflore

Cette plante est riche de composants actifs : l’apigénine , le kaempférol et des flavones aux propriétés anxiolytiques et sédatives. Elle contient aussi des alcaloïdes, les béta-carbolines, dont la structure chimique est proche de la sérotonine. Elle tranquillise le système nerveux.

Pour l’OMS, la passiflore est un sédatif léger et efficace sur l’agitation nerveuse et l’anxiété.

La passiflore est disponible en gélule, comprimé, teinture mère et infusion. La dose recommandée est comprise entre 0,5 à 2 g par jour.

Son utilisation est prohibée aux femmes enceintes et allaitantes.

La mélisse

La mélisse a l’apparence de la menthe et le goût de la citronnelle. Elle régule l’humeur, soulage la nervosité, l’agitation, l’irritabilité. Ses actifs diminuent la dégradation du GABA. Le GABA (acide y-aminobutyrique) est un neurotransmetteur dont l’action est d’apaiser l’activité cérébrale comme, par exemple, canaliser les idées noires, éviter de ressasser des problèmes. Dans le cas présent, la mélisse aide à maintenir le GABA disponible dans le cerveau.

Les acide rosmarinique, ursolique et oléanolique de la mélisse seraient responsables de la diminution du cortisol. En facilitant le sommeil, la mélisse contribue également à restaurer l’équilibre nerveux.

Prendre la mélisse en tisane ou teinture mère pour un usage interne. L’huile essentielle peut-être appliquée en massage mélangée à une huile de support.

Utilisation prohibée pour les femmes enceintes et allaitantes.

La scutellaire

La scutellaire, une herbe vivace, soulage les symptômes de la déprime grâce à ses flavonoïdes. Elle agit sur les systèmes nerveux. Le mécanisme n’est pas clair mais il semble que ses actifs interagissent avec les neurotransmetteurs impliqués dans le bien-être émotionnel, la relaxation et la détente physique et mentale.

Prendre la scutellaire en infusion, à raison de 3 tasses par jour. En gélule, respectez la dose de 2 g 3 fois par jour et en teinture mère, une quantité de 2 à 5 ml suffit 3 fois par jour.

La valériane

La valériane est connue pour ses propriétés relaxantes et anxiolytiques. Elle favorise la libération de l’acide GABA, ce neurotransmetteur qui calme l’activité neuronale et favorise la détente psychique. La valériane aide à atténuer le stress et l’anxiété, des symptômes ou des signes avant coureurs de la déprime.

Prendre la valériane en infusion, en teinture mère ou en extrait sec. Respecter scrupuleusement les doses pour éviter les effets secondaires. Les doses de valériane varient en fonction des besoins.

Pour faire une tisane, faites infuser 1 cuillère à soupe de 2 à 3 g de racines sèches en poudre pendant 10 minutes, filtrez, et buvez. À prendre 2 à 3 fois par jour pendant 2 semaines. Demander un avis médical si la déprime persiste. Il est recommandé de commencer par une dose faible et d’ajuster progressivement en fonction du résultat.

La valériane est aussi employée en gélule. Les doses sont à respecter minutieusement. Son utilisation n’est pas adaptée aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants.

Le ginkgo

Les feuilles de ginkgo contiennent des flavonoïdes et des terpénoïdes qui améliorent la circulation sanguine. En assurant une meilleure nutrition et oxygénation cérébrale, elles participent à diminuer les symptômes de la déprime, de l’anxiété et les troubles de l’humeur.

L’OMS reconnait les résultats cliniquement prouvés de l’usage des extraits de feuilles de ginkgo dans le traitement de la démence sénile, légère à modérée, liée au vieillissement, incluant des manifestations dépressives.

Le ginkgo est administré sous forme de médicaments avec une concentration d’actifs normalisée, à raison de 120 à 240 mg d’extraits standardisés par jour.

Les extraits de ginkgo interagissent potentiellement avec un grand nombre de substances (anticoagulants, antiépileptiques, antidiabétiques, hypotenseurs…). C’est pourquoi il est préférable de prendre des extraits de ginkgo avec un suivi médical pour éviter ces risques.

Le ginkgo est contre-indiqué aux hémophiles, femmes enceintes et allaitantes, enfants et épileptiques.

La phytothérapie a une place à jouer pour éloigner la déprime. Certaines plantes ont des effets assez proches de certains anti-dépresseurs sans les effets secondaires. Cependant, il est toujours souhaitable de prendre l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien avant d’entreprendre un traitement en automédication par les plantes. Et de consulter un spécialiste en l’absence d’effets bénéfiques

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques, propres à chacun.

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