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NutritionMédecine douce

Les polyphénols : ces molécules extraordinaires pour la santé

Hélène Leroy

Certains végétaux sont vraiment plus importants que d’autres pour la santé, quel que soit notre âge. Une étude montre que les personnes âgées qui mangent régulièrement des aliments riches en polyphénols réduisent du tiers leur risque de mort prématurée.

Les supers molécules naturelles

Les polyphénols sont un groupe de molécules complexes, fabriquées par les plantes comme moyen de défense contre leurs prédateurs. Près de 10000 polyphénols différents ont été identifiés jusqu’à présent, ces molécules étant particulièrement abondantes dans certaines boissons comme le vin rouge et le thé vert, ainsi que dans plusieurs aliments comme les raisins, les pommes, l’oignon, les baies sauvages ou encore plusieurs herbes et épices, légumineuses et noix.

Un grand nombre d’études épidémiologiques ont montré que la consommation abondante de ces aliments est associée à une diminution significative des maladies chroniques, en particulier les maladies du cœur, plusieurs types de cancer ainsi que certaines maladies neurodégénératives. Bien que les mécanismes en cause restent encore mal compris, les polyphénols jouent vraisemblablement un rôle important dans ces effets préventifs, car ces molécules sont dotées de propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses, à plusieurs égards similaires à celles de molécules synthétiques commercialisées par l’industrie pharmaceutique, sans toutefois présenter d’effets secondaires ou de toxicité.

Mesure urinaire

Le rôle exact des polyphénols dans le développement des maladies chroniques est cependant difficile à déterminer avec précision dans ce type d’études populationnelles, entre autres parce que la mesure de la quantité d’aliments consommés est réalisée à l’aide d’un questionnaire et repose donc en majeure partie sur la mémoire des participants. Pour contourner cette limitation, des chercheurs italiens ont eu l’excellente idée de déterminer l’apport alimentaire en polyphénols en mesurant leur excrétion dans l’urine à l’aide d’un essai biochimique standard (Folin-Ciocalteu). Puisque les polyphénols ne peuvent provenir que de l’alimentation, leur présence dans l’urine reflète donc l’exposition d’une personne à des sources végétales contenant ces molécules, sans les biais ou les erreurs qui sont inévitablement associés aux études qui utilisent un questionnaire.

Réduction de 30% de la mort prématurée

En utilisant cette approche, l’équipe de chercheurs s’est intéressée à déterminer si les multiples effets protecteurs des polyphénols se traduisaient par un impact concret de ces molécules sur le risque de mort prématurée. Une population de 807 personnes âgées de 65 ans et plus, vivant de façon autonome dans la région de Toscane en Italie, a été suivie pendant une période de 12 ans et la mortalité corrélée avec l’apport alimentaire en polyphénols. Ils ont observé que les personnes présentant les plus fortes concentrations urinaires de polyphénols avaient un risque de mourir prématurément 30 % moindre que celles qui présentaient un apport plus faible.

Optez pour les super-végétaux

Ces résultats sont très intéressants, non seulement parce qu’ils confirment que les polyphénols sont les grands responsables de l’effet bénéfique des végétaux sur la santé, mais aussi parce qu’ils suggèrent que l’augmentation de l’espérance de vie observée dans l’étude pourrait être encore plus grande pour les personnes qui consomment également des «super-végétaux», particulièrement riches en polyphénols. Ce qui n’est d’ailleurs pas très difficile! On l’oublie souvent, mais manger santé est souvent synonyme de bon goût et qu’il s’agisse des petits fruits, du chocolat noir, des noix, de l’ensemble des épices et aromates ou encore de breuvages comme le thé vert, tous ces aliments sont des sources exceptionnelles de polyphénols qui peuvent contribuer à vivre longtemps en bonne santé.

Source

(1) Zamora-Ros R et coll. High concentrations of a urinary biomarker of polyphenol intake are associa- ted with decreased mortality in older adults. J Nutr. 2013; 143: 1445-50.

 

 

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