Nutrition

Les papas à la cuisine: la catastrophe sur toute la ligne

Hélène Leroy

Les femmes sont sur tous les fronts de la vie, nous le savons. C’est notamment elles qui sont encore majoritairement en charge de la préparation de la cuisine à la maison. Et dans ce cas précis, c’est peut-être mieux pour la santé de tous. Une récente étude parue dans la revue scientifique Appetite montre que les papas en cuisine mettent l’équilibre alimentaire de la famille en péril. Plus indifférent à la qualité nutritionnelle des repas, plus enclins à se tourner vers une cuisine rapide et des plats préparés, il leur reste encore beaucoup d’efforts à fournir avant d’atteindre le souci nutritionnel qualitatif dont font preuve les femmes lorsqu’elles préparent les repas quotidiens.

Des chercheurs de l’université de Stanford en Californie, se sont intéressés aux multiples influences des pratiques alimentaires familiales. Dans un article publié dans la revue Appetite, ils ont mis en évidence un point encore négligé et pourtant pesant sur le régime familial: les pères. En utilisant 109 entretiens en profondeur avec des mères, des adolescents et des pères de classe moyenne et supérieure aux Etats-Unis, ils ont montré comment les pères peuvent miner les efforts des mères pour fournir une alimentation saine.

Les papas en cuisine vont au plus rapide et au plus déséquilibré

Alors que les membres de la famille perçoivent les mères comme engagées à fournir un régime alimentaire sain, de nombreux pères sont perçus comme, au mieux, détachés et, au pire, comme une menace pour les aspirations alimentaires des mères. Les pères non seulement font peu de travail en cuisine mais ils sont également considérés comme moins préoccupés par leur propre santé et celle des autres membres de leur famille. Lorsqu’ils sont chargés de l’alimentation, de nombreux pères se tournent souvent vers des plats rapides et malsains explicitement évités par les mères.

Les bonnes habitudes se prennent tôt et se transmettent ensuite

Les mères signalent des efforts visant à limiter l’implication des pères dans le travail alimentaire pour assurer la salubrité de l’alimentation des adolescents, avec des variations selon les familles et selon le statut d’emploi des mères. Les approches diététiques des pères reflètent et renforcent les normes et attentes traditionnelles en matière de genre au sein des familles. Les pères de cette étude sont encore majoritairement complètement détachés de cet aspect de l’équilibre sanitaire de la famille pourtant déterminant dans les bonnes habitudes alimentaires et de santé données aux enfants et adolescents.

C’est pourtant en éduquant très tôt les enfants à une bonne alimentation que leur avenir sera préservé au maximum des troubles de santé liés au surpoids, aux carences, aux addictions au sucre, sel, gras, etc.. et que leur éveil gustatif à la diversité des aliments leur permettra d’avoir plus facilement un régime alimentaire équilibré toute leur vie, qu’ils transmettront à leur tour aux générations futures.

Source
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0195666317303392?via%3Dihub

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