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Les indications thérapeutiques de la passiflore

Aline Legrand

Provenant du Mexique et d’Amérique du Sud, la passiflore était appelée par les missionnaires « fleur de la passion » car les différentes parties de cette plante leur rappelaient les instruments (lance, fouet, éponge, clous) de la passion du Christ. Malgré des vertus avérées, la passiflore n’est entrée dans la pharmacopée française qu’en 1957 ! Même s’il y a peu d’études cliniques à son sujet, ses bienfaits et ses limites sont reconnus de manière consensuelle en phytothérapie mais aussi par les principales instances de santé.

Que contient la passiflore ?

 

  • des flavonoïdes et des hétérosides de flavones : composants majeurs de la plante, comme l’apigénine aux propriétés anxiolytiques et sédatives et le kaempférol antidépresseur, anxiolytique et bien d’autres (certains ayant des propriétés pseudo hormonales),
  • des alcaloïdes indoliques : en faible quantité, aux propriétés psychotropes et analgésiques, excitants nerveux,
  • des acides phénols : comme le maltol, antioxydants, anti-inflammatoires, relaxants musculaires, antispasmodiques,
  • des coumarines : aux propriétés veinotoniques et anti coagulantes,
  • des glucosides cyanogénétiques : des composés potentiellement toxiques à haute dose mais en faible quantité,
  • des phytostérols : des lipides efficaces contre le cholestérol et les troubles cardiovasculaires ainsi qu’en prévention de l’hypertrophie bénigne de la prostate.

Quels sont les usages thérapeutiques de la passiflore ?

C’est une plante qui :
  • calme, apaise, détend le système nerveux : agitation, anxiété, excitation cérébrale et sensorielle, palpitations, irritabilité, hyperémotivité,
  • facilite le sevrage : active dans la gestion du manque, appuie efficacement les traitements conventionnels,
  • améliore les troubles légers du sommeil : soulage le stress modéré,
  • agit contre les troubles digestifs : cause nerveuse,
  • apaise les douleurs : neuropathiques, abdominales d’origine nerveuse, gynécologiques, maux de tête.

Comment en tirer le meilleur profit ?

L’usage de la passiflore est délicat : il est essentiel de respecter les dosages prescrits et de ne pas prolonger la cure au delà de 4 semaines sans consulter un médecin.

  • infusion : 1 cuillerée à café (soit 1 à 2 g) de poudre de passiflore, infusée pendant dix minutes, 1 à 4 tasses par jour, entre les repas et 30 minutes avant le coucher si problèmes de sommeil.
  • solution buvable : 2 ml 3 fois par jour.
  • teinture-mère : 20 à 25 gouttes diluées dans un verre d’eau, 3 fois par jour.
  • gélule : 3 gélules par jour.
  • sirop : 1 cuillère à café avant le coucher.

Quelles précautions prendre avec la passiflore ?

La passiflore est déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes et chez les jeunes enfants, avant de prendre le volant et aux personnes sous traitement psychique, anticoagulant ou souffrant du foie (demander un avis médical).

Les effets secondaires sont rares (nausées, troubles digestifs, allergies). Son pouvoir sédatif peut entraîner une baisse de vigilance ou de la somnolence.

Des interactions médicamenteuses peuvent se produire avec les benzodiazépines (somnifères) et dénaturer les effets des médicaments de la sphère psychique.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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