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Science

Cures détox: dangereuses ou bénéfiques pour la santé? Laquelle choisir?

Hélène Leroy

Les magazines féminins ne jurent plus que par elles: les cures détox. Qu’il s’agisse de perdre du poids, de réguler son appétit, de se refaire une santé digestive ou de mettre son corps ou son esprit au repos, elles se profilent toutes comme un must. Mais sous leurs apparences naturelles, ces formules sont-elles toujours synonymes de bien-être et dépourvues de danger?

Mais de quoi parle-t-on au juste? À force d’utiliser ce mot à tort et à travers, on ne sait plus très bien si le terme détox est synonyme d’élimination des éléments qui polluent l’organisme (produits chimiques, pesticides, polluants environnementaux, etc.) ou s’il défend la promesse de «nettoyer» le corps des résidus alimentaires liés à une alimentation souvent trop abondante, mal équilibrée et trop peu variée.

Le concept détox n’est certes pas neuf! Nos ancêtres y avaient déjà recours bien avant nous en pratiquant régulièrement le jeûne, les purges et en s’abreuvant de décoctions de plantes pour prendre soin de leur état de santé général. Mais aujourd’hui, le marketing et la presse sont passés par là et c’est ce qui fait toute la différence… pour le portefeuille, notamment.

Une cure détox pour quoi faire?

Par définition, une cure détox ne doit pas être longue (2 à 3 jours maximum), elle ne doit pas mettre l’organisme en danger (pas de restriction calorique dangereuse ou d’orthorexie) et doit avant tout être pratiquée chez une personne en bonne santé!

Son but est d’alléger les fonctions digestives qui mobilisent beaucoup d’énergie pour redonner un bon coup de peps à l’organisme et rétablir un meilleur équilibre intérieur, en vue de renouer avec le bien-être. Elle devrait donc surtout inciter celui ou celle qui la pratique à adopter une meilleure hygiène alimentaire au long cours!

Les cures détoxication à éviter

Parmi les cures actuellement très en vogue, les plus risquées sont sans conteste les cures totalement déséquilibrées comme la détox solide ou détox liquide, qui proposent une alimentation ciblée pendant une semaine ou plus.

La détox solide, inspirée du crudivorisme (tout manger cru) suggère de faire le ménage en stimulant les fonctions auto-épuratives de l’organisme grâce aux nutriments, aux enzymes crus, vivants et non dénaturés par la cuisson.

Elle propose une alimentation pauvre en protéines et principalement composée de fruits et de légumes crus, de jeunes pousses, de quelques légumineuses, de graines, de noix, etc. pauvre en lipides et agrémentée de sucre sous forme de sirop d’érable ou de sirop d’agave. A priori agréable et sans danger puisque variée, elle ne doit toutefois pas être pratiquée plus de quelques jours, en raison du manque de protéines.

La détox liquide, venue tout droit des Etats-Unis où elle a ses adeptes (Gwyneth Paltrow en tête) repose, quant à elle, sur le cleansing, c’est-à-dire le nettoyage par les jus de fruits et de légumes pour faire fonctionner l’organisme à plein régime et éliminer les toxines. Cette cure conduite une fois par semaine ou une fois par mois ne peut pas faire de tort, mais comme elle s’apparente quasiment à un jeûne (absence de protéines, de lipides, etc.), elle peut rapidement mettre l’organisme en danger au-delà de 2 ou 3 jours seulement, surtout si on n’est pas en excellente santé.

Des cures à conseiller

Les cures détox basées sur la micronutrition, visant à éliminer les toxines qui empêchent l’organisme de fonctionner normalement et génèrent des troubles (fatigue, stress, digestion, déprime, etc.), reposent sur une alimentation saine et la prise éventuelle de compléments naturels, de micronutriments ou de plantes. Elles visent à assainir et rééquilibrer l’organisme. Elles doivent idéalement être conduites sur les conseils d’un professionnel de la santé.

Les microcures détox sont basées sur le bon sens et de bons repères d’hygiène de vie. Elles cherchent à compenser les effets liés aux petits excès alimentaires et au manque d’exercice physique, en veillant à hydrater le corps en suffisance et en drainant régulièrement les émonctoires (foie, reins, poumons, intestin, peau) au moyen de plantes appropriées, d’huiles essentielles ou d’activité physique.

Remplacer la cure détox par le jeûne

Le jeûne est incontestablement très à la mode et on ne compte plus les formules qui allient jeûne total ou partiel à la marche ou à la randonnée durant une semaine. Ses adeptes affirment en sortir plus légers, régénérés et plein d’énergie physique et mentale. Mais qu’en pensent les scientifiques?

On sait qu’au bout de 24h, le jeûne total (consommation exclusive d’eau) engendre une perte importante de vitamines et suffit à épuiser les réserves de glycogène. Dans les jours qui suivent ce sont les réserves de protéines qui s’amenuisent et pour les préserver, le corps puise son énergie dans les réserves de lipides.

Ces mécanismes de substitution engendrent la production de corps cétoniques qui augmentent le taux d’acidité dans le sang. C’est ce dernier qui est à l’origine des symptômes caractéristiques tels que: maux de tête, crampes, douleurs, affaiblissement général, etc.mais aussi des effets thérapeutiques constatés.

Les médecins avouent cependant ne pas comprendre l’effet du jeûne sur certaines affections: diabète, rhumatisme, hypertension,… Des études d’ampleur sont d’ailleurs en cours, pour étudier les mécanismes qui relient la privation de nourriture et ces maladies.

Il semblerait que le stress lié au jeûne puisse en effet relancer certains mécanismes d’autorégulation qui a des effets thérapeutiques (stimulation des organes d’élimination, mobilisation des hormones et effet anti-inflammatoire, etc.). A contrario, on sait aussi que le jeûne n’est pas sans effets négatifs sur le cerveau lorsqu’il est prolongé.

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