L’alimentation occidentale : le régime qui nourrit l’inflammation chronique selon cette étude
Une étude suggère que l'alimentation occidentale pourrait perturber l'équilibre du microbiote intestinal, entraînant ainsi une inflammation chronique.

L’alimentation occidentale, caractérisée par sa teneur élevée en graisses saturées, en glucides raffinés et en aliments ultra-transformés, est de plus en plus pointée du doigt comme un facteur contributif majeur à l’émergence des maladies chroniques. En effet, de nombreuses études suggèrent que ce type de régime alimentaire pourrait perturber l’équilibre du microbiote intestinal, entraînant ainsi une inflammation chronique et une prédisposition à diverses pathologies.
Le microbiote intestinal, clé de voûte de la santé
Le microbiote intestinal, cet écosystème microbien complexe qui colonise notre tube digestif, joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions physiologiques, notamment dans la régulation du système immunitaire et du métabolisme. Lorsque cet équilibre est rompu, on parle de “dysbiose”, un dérèglement qui peut avoir de graves répercussions sur notre santé.
Le rôle du microbiote dans l’immunité et le métabolisme
Certaines bactéries du microbiote, comme Akkermansia muciniphila et Faecalibacterium prausnitzii, sont connues pour leur implication dans le maintien de l’intégrité de la barrière intestinale et la régulation des cellules immunitaires T. D’autres, telles que Bacteroides vulgatus et Bacteroides dorei, jouent également un rôle crucial dans le maintien de cette barrière.
De plus, la production d’acides gras à chaîne courte par certaines bactéries, comme les Clostridia des groupes IV, XIVa et XVIII, est essentielle pour la production de mucus et la régulation des cellules immunitaires T. Les Bifidobacteria, quant à elles, favorisent la production de cytokines anti-inflammatoires et contribuent au maintien des microvillosités intestinales, responsables de l’absorption des nutriments.
L’impact de l’alimentation occidentale sur le microbiote
Malheureusement, l’alimentation occidentale, caractérisée par sa faible teneur en fibres, vitamines, minéraux et molécules d’origine végétale, semble avoir un impact néfaste sur la composition du microbiote. En effet, une consommation élevée de graisses saturées, de glucides raffinés, de viandes transformées et d’additifs alimentaires a été associée à une diminution des populations bactériennes bénéfiques, telles que les Akkermansia, Bifidobacteria et Clostridia.
L’inflammation chronique, conséquence de la dysbiose
Cette perturbation de l’équilibre du microbiote intestinal, induite par l’alimentation occidentale, peut avoir de graves conséquences sur la santé. En effet, la dysbiose peut entraîner une augmentation de l’inflammation chronique, un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies chroniques.
Le rôle de la barrière intestinale dans l’inflammation
Lorsque la barrière intestinale est fragilisée, en raison d’un déséquilibre du microbiote, les molécules pro-inflammatoires peuvent passer plus facilement dans la circulation sanguine, provoquant une réponse immunitaire excessive et une inflammation généralisée. Cette inflammation chronique est alors un terreau fertile pour le développement de diverses pathologies, telles que les maladies inflammatoires de l’intestin (MII), le syndrome du côlon irritable (SCI) et le diabète de type 2.
L’impact de l’inflammation chronique sur la santé
L’inflammation chronique a été associée à de nombreuses autres maladies, notamment les troubles neurodégénératifs comme la maladie de Parkinson, ainsi que le syndrome métabolique et le diabète de type 2. En effet, l’altération de la barrière intestinale et l’inflammation qui en découle peuvent favoriser la prise de poids et la résistance à l’insuline, deux facteurs clés dans le développement de ces pathologies.
Vers une alimentation plus saine pour préserver le microbiote
Face à ces enjeux de santé publique, il est crucial de s’interroger sur les moyens de préserver l’équilibre du microbiote intestinal. L’adoption d’une alimentation plus saine, inspirée du régime méditerranéen, semble être une piste prometteuse.
Les bienfaits du régime méditerranéen
Contrairement à l’alimentation occidentale, le régime méditerranéen se caractérise par une plus faible teneur en aliments ultra-transformés et une plus grande proportion de fruits, légumes, protéines végétales et autres aliments riches en fibres, vitamines et minéraux. Cette composition nutritionnelle plus favorable semble avoir un impact bénéfique sur la composition du microbiote, favorisant ainsi le maintien de l’intégrité de la barrière intestinale et la régulation de la réponse immunitaire.
Le rôle des prébiotiques et probiotiques
En complément d’une alimentation équilibrée, les prébiotiques et les probiotiques peuvent également jouer un rôle essentiel dans la préservation d’un microbiote sain. Les prébiotiques, tels que les fibres alimentaires, servent de “nourriture” aux bactéries bénéfiques, tandis que les probiotiques, comme certaines souches de Bifidobacteria et de Lactobacillus, peuvent directement coloniser le microbiote et exercer des effets positifs sur la santé.
L’alimentation occidentale, avec sa teneur élevée en graisses saturées, glucides raffinés et aliments ultra-transformés, semble être un facteur majeur de déséquilibre du microbiote intestinal. Cette perturbation de l’écosystème microbien peut entraîner une inflammation chronique, favorisant ainsi le développement de nombreuses maladies chroniques. Face à ces enjeux de santé publique, l’adoption d’une alimentation plus saine, inspirée du régime méditerranéen, ainsi que l’utilisation de prébiotiques et de probiotiques, apparaissent comme des solutions prometteuses pour préserver l’équilibre du microbiote et prévenir les affections liées à l’inflammation chronique.
Source
The microbiome-driven impact of western diet in the development of noncommunicable chronic disorders