Avez-vous besoin de contacter la rédaction ? Envoyez vos e-mails à [email protected] ou sur notre formulaire.
Actualité

L’activité aérobique aide les femmes en chimio à atténuer l’effet de brouillard cérébral

Des études récentes mettent en lumière l'impact positif de l'activité aérobique sur ces symptômes, en particulier chez les femmes qui subissent une chimiothérapie pour le cancer du sein.

Le traitement du cancer par chimiothérapie, bien qu’efficace pour éliminer les cellules cancéreuses, peut entraîner des effets secondaires significatifs, dont un phénomène souvent appelé « brouillard cérébral ». Ce terme désigne une série de symptômes cognitifs qui affectent la concentration, la mémoire et la clarté mentale. Des études récentes mettent en lumière l’impact positif de l’activité aérobique sur ces symptômes, en particulier chez les femmes qui subissent une chimiothérapie pour le cancer du sein. Cet article explore les différents aspects de cette recherche, en se concentrant sur l’importance de l’exercice physique dans la gestion des effets secondaires cognitifs de la chimiothérapie.

Comprendre le brouillard cérébral

Le brouillard cérébral fait référence à une série de symptômes cognitifs qui peuvent inclure :

Ces articles pourraient vous intéresser
  • Confusion : Difficulté à penser clairement et à prendre des décisions.
  • Oubli : Problèmes de mémoire et de rappel d’informations.
  • Concentration réduite : Difficulté à se concentrer sur des tâches spécifiques.

Ces symptômes peuvent avoir des répercussions significatives sur la qualité de vie des patients, affectant non seulement leur bien-être mental, mais aussi leurs interactions sociales et professionnelles.

Qui est touché par le brouillard cérébral ?

Les études montrent qu’environ 75 % des personnes recevant une chimiothérapie peuvent éprouver des symptômes de brouillard cérébral. Bien que ce phénomène puisse toucher tout le monde, il est particulièrement courant chez les femmes traitées pour le cancer du sein. Ces symptômes peuvent persister plusieurs mois, voire des années après la fin du traitement, posant ainsi un défi majeur pour les professionnels de la santé.

L’impact de l’exercice aérobique

À lire aussi

Des recherches ont démontré que l’activité physique, en particulier l’exercice aérobique, peut améliorer la fonction cognitive. Voici quelques avantages notables :

  • Amélioration de la circulation sanguine : L’exercice augmente le flux sanguin vers le cerveau, ce qui peut favoriser la santé cognitive.
  • Stimulation de la neuroplasticité : L’activité physique aide à développer de nouvelles connexions neuronales, renforçant ainsi les capacités cognitives.
  • Réduction du stress : L’exercice libère des endorphines, qui peuvent aider à atténuer l’anxiété et la dépression, souvent associées à la chimiothérapie.

Études sur l’exercice aérobique et la chimiothérapie

Une étude récente, connue sous le nom d’ACTIVATE, a examiné l’impact de l’exercice aérobique sur les femmes recevant une chimiothérapie pour le cancer du sein. Les résultats ont montré que celles qui ont commencé un programme d’exercice en même temps que leur traitement ont signalé des améliorations significatives de leur fonction cognitive par rapport à celles qui ont commencé après la chimiothérapie.

L’étude a recruté 57 femmes diagnostiquées avec un cancer du sein aux stades I à III. Les participantes ont été divisées en deux groupes :

  • Groupe d’exercice précoce : 28 femmes ont commencé un programme d’exercice aérobique simultanément à leur traitement de chimiothérapie.

Groupe d’exercice tardif : 29 femmes ont débuté l’exercice après la fin de leur chimiothérapie.

Les participantes ont suivi un programme d’exercice aérobique de 12 à 24 semaines. Les activités comprenaient :

  • Marche rapide
  • Cyclisme
  • Natation

Ces activités ont été choisies pour leur capacité à augmenter la fréquence cardiaque et à améliorer la condition physique générale.

Résultats de l’étude

Améliorations cognitives

À la fin de l’étude, les femmes qui avaient commencé l’exercice en même temps que leur chimiothérapie ont rapporté des améliorations notables dans leur cognition :

  • Meilleure concentration
  • Mémoire améliorée
  • Augmentation de l’énergie

Bien que les résultats auto-évalués aient montré des améliorations, les tests neuropsychologiques ont révélé que la performance cognitive était similaire entre les deux groupes. Cela souligne l’importance de la perception personnelle dans la gestion des symptômes.

 

Encourager l’activité physique

Les professionnels de la santé devraient être proactifs dans la recommandation de l’exercice aérobique pour leurs patientes. Voici quelques suggestions :

  • Intégrer l’exercice dans le plan de traitement : Discuter des avantages de l’exercice avec les patientes dès le début de leur traitement.
  • Offrir des ressources : Fournir des informations sur les programmes d’exercice adaptés aux besoins des patientes.Un suivi régulier est crucial pour évaluer les progrès des patientes. Les médecins peuvent :
  • Organiser des séances de groupe : Créer des opportunités pour les patientes de partager leurs expériences et de s’encourager mutuellement.
  • Proposer des activités de groupe : Encourager les patientes à participer à des activités physiques ensemble pour renforcer la motivation.

Autres stratégies de gestion du brouillard cérébral

En plus de l’exercice, d’autres méthodes peuvent aider à atténuer les symptômes de brouillard cérébral :
Méditation : Pratiquer la pleine conscience peut améliorer la concentration et réduire le stress.
Yoga : Cette activité combine mouvement physique et techniques de respiration, favorisant la relaxation.

Alimentation et hydratation

Une alimentation équilibrée et une bonne hydratation sont essentielles pour maintenir la santé cognitive :

Aliments riches en oméga-3 : Ces nutriments sont bénéfiques pour la santé du cerveau.
Hydratation : Boire suffisamment d’eau peut aider à améliorer la concentration et réduire la fatigue.

Il est crucial de poursuivre les recherches sur les effets de l’exercice aérobique sur le brouillard cérébral. Les études futures pourraient explorer :

Différents types d’exercices : Évaluer l’impact d’autres formes d’activité physique sur la cognition.
Groupes diversifiés : Inclure des patientes d’autres types de cancer pour élargir la compréhension des effets de l’exercice.

La sensibilisation à l’importance de l’exercice pendant la chimiothérapie doit être renforcée. Cela peut inclure :
Campagnes éducatives : Informer les patientes et les professionnels de santé sur les bénéfices de l’activité physique.

L’activité aérobique se révèle être un allié précieux pour les femmes recevant une chimiothérapie, en atténuant les effets du brouillard cérébral. Bien que des défis subsistent, les bénéfices cognitifs et émotionnels de l’exercice sont indéniables. En intégrant l’exercice dans le parcours de traitement, les professionnelles de santé peuvent offrir aux patientes une approche proactive pour améliorer leur qualité de vie et leur bien-être général. La recherche continue et la sensibilisation joueront un rôle clé dans l’avenir de la gestion des effets secondaires de la chimiothérapie.

 

 

 

 

4.9/5 - (59 votes) Avez-vous trouvé cet article utile?

François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

Ces articles pourraient vous intéresser