Avez-vous besoin de contacter la rédaction ? Envoyez vos e-mails à [email protected] ou sur notre formulaire.
Médecine douce

INDOOR POLLUTION: LE DANGER VIENT DE L’INTÉRIEUR

Hélène Leroy

Matériaux de construction ou d’aménagement neufs, produits d’entretien, détergents, lave-vitre… tous ces produits courants contiennent des substances chimiques qui s’accumulent à l’intérieur de nos habitations et bureaux.

Si séparément les doses sont, parfois, acceptables ou inoffensives, le cumul de ces substances chimiques et surtout l’exposition répétée peut induire de lourdes conséquences pour la santé. Nous passons 90% de notre temps dans des lieux clos: habitation, bureau, commerces, loisirs….

L’OMS  estime, dans un rapport sur l’Indoor pollution datant de 2012, que la pollution environnementale intérieure était directement en cause dans 17% des décès, toutes pathologies confondues. Même si les liens exactes de cause à effet restent à établir, il est recommandé de se préoccuper des différentes sources de pollutions de l’environnement intérieur et s’en prévenir.

Deux incidences sur la santé

Pour cerner ce sujet émergent, l’OMS donne cette définition de l’Indoor pollution: « la présence de contaminants physiques, chimiques et biologiques dans l’air d’environnements confinés, et qui ne sont pas naturellement présent en grandes quantités à l’extérieur ».

La préoccupation scientifique étant toute récente, les effets exactes de l’indoor pollution sur  la santé sont encore mal étudiés scientifiquement et complexes. De multiples polluants pouvant induire une même maladie ou des symptômes différents d’une personne à l’autre. Il est cependant admis qu’il y a deux grands types d’incidence de ces pollutions sur l’organismes.

L’une se manifeste par des réactions allergiques fortes immédiatement après le contact au polluant, comme des crises d’éternuement, des larmoiements, une toux, des plaques rouges sur la peau. L’autre réaction, plus grave, se manifeste des années après l’exposition, avec l’apparition de pathologies plus lourdes comme de l’asthme, des pneumonies atypiques ou des cancers des voies respiratoires.

Des polluants fréquents chez soi

D’une façon générale, les substances les plus fréquemment retrouvées sont dîtes les composés organiques volatils (ou COV) et regroupent une multitude de substances : carbone et hydrogène, halogènes, oxygène, soufre, chlore…

Les COV sont largement utilisés dans la fabrication de nombreux produits et matériaux (peinture, vernis, colles, moquette, carrelage, nettoyants, fumée de cigarette, tissus neufs…). Leur point commun est de s’évaporer plus ou moins rapidement à la température ambiante et de se retrouver ainsi dans l’air.

Quelques composés, comme par exemple le benzène ou le chlorure de vinyle monomère, sont associés dans le littérature scientifique à des leucémies ou à des cancers.  Pour vous aider à y voir plus claire, voici une liste des principaux polluants que l’on retrouve couramment dans les habitations.

Les aldéhydes

Le composé le plus connu de cette famille est le formaldéhyde. Il est présent dans de très nombreux produits d’usage courant : mousses isolantes, laques, colles, vernis, encres, résines, papier, produits ménagers, pesticides,émissions des livres et magazines neufs … La plupart des bois agglomérés et contreplaqués (mobilier, matériaux de construction, colles) en contiennent. Il est également utilisé dans certains médicaments, cosmétiques et textiles.

Effets sur la santé:

Le formaldéhyde est un irritant des yeux, du nez et de la gorge. Son rôle dans l’apparition de cancer est avéré chez l’animal mais n’est pas encore établi chez l’homme.

SOLVANTS (Ex. Tétrachloréthylène)

D’une utilisation très courante dans l’industrie, on en retrouve pratiquement partout: désodorisant, parfum d’intérieur, produit d‘entretien, anti-mite, désodorisant, formulations de colle solvant pétrolier, carburants, goudrons, vernis, laques, peintures, vernis, savons, cosmétiques, fongicides, herbicides, traitement du bois, fumée de cigarette, produits de bricolage, d’ameublement, de construction et de décoration,  cires, vernis à bois, moquettes, tapis.

Effets sur la santé:

Leur toxicité est connue depuis des années, bien que les effets d’une exposition prolongée à de plus faibles doses ne soient connues que depuis peu. Chez pratiquement tous les patients, on note des troubles de la concentration et de la mémoire, des troubles émotionnels ou dépressions pouvant aller à des idées suicidaires. En neurologique, les signes sont :céphalées, paresthésie (fourmillement) vertiges, démarche incertaine. Leur potentiel mutagène et cancérigène est avéré.

POLYCHLOROBIPHENYLES (PCB)

Famille de plusieurs dizaines de composés, les PCB ont été utilisés à grande échelle pour leur résistance à la chaleur. Très stables chimiquement, la durée de vie est de 20 à 50 ans, ce qui fait que même après l’interdiction de leur commercialisation, on en retrouve encore dans l’environnement. Leur combustion à 550-650° en présence d’oxygène dégage des dioxines (PCDD) et des furanes (PCDF)

Effets sur la santé:

Le plus souvent sont constatés: larmoiement, gonflement des paupières, pigmentation de la peau, oedèmes des membres, troubles du sommeil et fatigue. Les lésions neurologiques se manifestent par une neuropathie sensitive avec surdité et une aréflexie. La vitesse de conduction nerveuse sensitive est toujours touchée. Leur implication dans la survenue de cancer est attestée.

RETARDATEURS DE FLAMME. Organophosphorés.(Substances ignifuges)

La recherche et la détection de ces substances (TBEP, TBP, TCEP, TCPP, TEHP, TPP, TdCPP) ont été développées récemment. Des tests ont montré leur présence dans les cordons ombilicales de nouveaux nés et dans le sang de parlementaires Européens…. On retrouve des concentrations impressionnantes de ces substances dans les matelas, oreillers, mousses et même les produits de nettoyage.

Effets sur la santé:

Elles présentent, du fait de leur neurotoxicité et de leur persistance dans l’organisme, un danger non négligeable surtout pour les plus jeunes. Ces substances sont d’ailleurs classées très probablement cancérigènes pour l’homme.

Avez-vous trouvé cet article utile?
À lire aussi