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Etude: un probiotique peut ralentir le déclin cognitif lié à l’âge

De nouvelles recherches suggèrent que la prise d'un probiotique pourrait aider à prévenir ou à inverser certains problèmes cognitifs légers

Le vieillissement s’accompagne malheureusement souvent d’un certain déclin des fonctions cognitives, comme la mémoire et les capacités de réflexion. Cependant, de nouvelles recherches suggèrent que la prise d’un probiotique pourrait aider à prévenir ou à inverser certains de ces problèmes cognitifs légers liés à l’âge. Cette découverte ouvre la voie à des solutions potentiellement simples et accessibles pour préserver la santé cérébrale à mesure que nous vieillissons.

Lien entre le microbiome intestinal et les fonctions cognitives

Les chercheurs ont découvert que la composition du microbiome intestinal, c’est-à-dire l’ensemble des bactéries, champignons et autres micro-organismes présents dans l’intestin, pourrait être un indicateur précoce de certains problèmes cognitifs. En effet, les personnes souffrant de troubles cognitifs légers semblent avoir des concentrations plus élevées de certaines bactéries, comme le genre Prévotella, dans leur microbiome.

Effets des probiotiques sur les fonctions cognitives

Une étude récente a montré que la prise d’un probiotique contenant la souche Lactobacillus rhamnosus GG (LGG) pendant 12 semaines a permis d’améliorer les scores cognitifs chez des adultes d’âge moyen et âgés présentant des troubles cognitifs légers. Après la prise du probiotique, les niveaux de Prévotella ont diminué, ce qui semble être lié à l’amélioration des performances de mémoire observée.

Rôle de l’axe intestin-cerveau

Les scientifiques pensent que le lien étroit entre l’intestin et le cerveau, appelé axe intestin-cerveau, joue un rôle clé dans ces interactions. En effet, le système nerveux de l’intestin est l’un des plus innervés du corps humain, avec de nombreuses connexions vers le cerveau. De plus, le microbiome intestinal participe à la production de neurotransmetteurs et d’acides gras, qui facilitent la communication entre l’intestin et le cerveau.

Hypothèse du « intestin perméable »

Une théorie propose que si certaines bactéries parviennent à s’échapper de l’intestin et à se retrouver dans la circulation sanguine, elles pourraient alors causer une inflammation qui se propage jusqu’au cerveau et le détériore. Cependant, les mécanismes exacts reliant le microbiome intestinal et les fonctions cognitives restent encore largement inconnus.

Autres facteurs influençant la cognition

Il est important de garder à l’esprit que le microbiome intestinal n’est qu’un élément parmi de nombreux autres facteurs qui influencent la santé cognitive, comme le niveau d’éducation, les antécédents génétiques et le mode de vie. Une approche multifactorielle sera probablement nécessaire pour prévenir ou traiter efficacement les troubles cognitifs liés à l’âge.

Potentiel diagnostic et thérapeutique des probiotiques

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Bien que cette recherche soit encore à un stade préliminaire, elle ouvre la voie à de nouvelles pistes intéressantes. D’un côté, l’analyse du microbiome intestinal pourrait devenir un moyen simple et accessible de dépister précocement les problèmes cognitifs, en complément des tests existants. D’un autre côté, l’utilisation de probiotiques pourrait représenter une option de traitement potentiellement bénéfique et sûre pour certaines personnes souffrant de troubles cognitifs légers.

Prochaines étapes de la recherche

Les chercheurs soulignent que davantage d’études seront nécessaires pour mieux comprendre les liens complexes entre le microbiome intestinal et les fonctions cérébrales, ainsi que pour évaluer l‘efficacité réelle des probiotiques dans la prévention ou le traitement du déclin cognitif lié à l’âge. Cependant, ces résultats préliminaires sont très prometteurs et ouvrent la voie à de nouvelles perspectives passionnantes.

Avantages généraux des probiotiques

Il est important de noter que les probiotiques présentent de nombreux autres bénéfices potentiels, au-delà de leurs effets sur la cognition. Ils peuvent notamment aider à prévenir ou traiter des problèmes de santé tels que la diarrhée, la dermatite atopique ou le syndrome du côlon irritable. Leur utilisation est généralement sûre, en particulier chez les personnes en bonne santé.

Conseils pour une bonne santé intestinale

En plus de la prise de probiotiques, il existe d’autres moyens simples de favoriser un microbiome intestinal sain, comme l’incorporation d’aliments fermentés tels que le yaourt, le kimchi ou le kéfir dans son alimentation. Une diversité alimentaire riche en fibres et en végétaux est également bénéfique pour l’équilibre du microbiome.

Importance d’une approche globale

Bien que le microbiome intestinal semble jouer un rôle important dans la santé cognitive, il ne faut pas le considérer comme le seul facteur déterminant. Une approche holistique prenant en compte tous les aspects influençant les fonctions cérébrales, comme le mode de vie, les antécédents génétiques et le niveau d’éducation, sera probablement la plus efficace pour prévenir ou retarder le déclin cognitif lié à l’âge.

Des perspectives encourageantes pour préserver la santé cérébrale

Ces nouvelles découvertes sur le lien entre le microbiome intestinal et les fonctions cognitives ouvrent la voie à des solutions potentiellement simples et accessibles pour aider à prévenir ou à inverser certains problèmes cognitifs légers liés à l’âge. Bien que davantage de recherches soient nécessaires, l’utilisation de probiotiques et l’analyse du microbiome intestinal semblent prometteuses pour le diagnostic et le traitement du déclin cognitif. Une approche globale prenant en compte tous les facteurs influençant la santé cérébrale sera probablement la clé pour préserver nos capacités mentales à mesure que nous vieillissons.

 

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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