Les jeunes adultes d’aujourd’hui font face à une tendance inquiétante : ils sont de plus en plus touchés par de nombreux types de cancer. Une récente étude publiée dans la revue The Lancet Public Health par des chercheurs de l’American Cancer Society apporte de nouvelles preuves de ce phénomène préoccupant. Voici les principales conclusions de cette recherche et analyse les implications de cette évolution préoccupante de la santé des jeunes générations.
L’étendue du problème : 17 types de cancer en hausse chez les jeunes adultes
Les résultats de cette étude sont sans appel : pas moins de 17 types de cancer sont devenus plus fréquents chez les jeunes adultes par rapport aux générations plus âgées. Parmi ces formes de cancer en nette progression, on trouve notamment :
- Le cancer colorectal
- Le cancer de l’endomètre
- Les cancers de la vésicule biliaire et des autres voies biliaires
- Le cancer du rein
- Le cancer du pancréas
- Le myélome
- Le cancer gastrique non cardia
- Le cancer gastrique cardia
- La leucémie
- Le cancer du testicule
- Les cancers du petit intestin
- Le cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs
- Le cancer de l’ovaire
- Le cancer du foie chez les femmes
- Les cancers de la cavité buccale et du pharynx sans lien avec le papillomavirus humain
- Le cancer de l’anus chez les hommes
- Le sarcome de Kaposi chez les hommes
Une tendance sur le long terme : 8 types de cancer en hausse constante depuis 1920
Pour mieux comprendre l’évolution des taux de diagnostic et de mortalité liés au cancer, les chercheurs ont divisé les patients en « cohortes de naissance », séparées par intervalles de cinq ans de 1920 à 1990. Outre les formes de cancer identifiées dans des études précédentes, ils ont constaté que chaque nouvelle cohorte présentait un risque plus élevé de développer 8 types de cancer spécifiques :
- Cancers du petit intestin
- Cancer du rein
- Cancer du pancréas
- Myélome
- Leucémie
- Cancer gastrique cardia
- Cancer du foie chez les femmes
- Cancers de la cavité buccale et du pharynx sans lien avec le papillomavirus chez les femmes
Ainsi, le risque de développer ces types de cancer est deux à trois fois plus élevé pour les milléniaux que pour les baby-boomers.
Un diagnostic plus fréquent, mais pas toujours une mortalité accrue
Bien que les taux de diagnostic de cancer aient augmenté au fil du temps, les taux de mortalité ne suivent pas toujours cette tendance. Cependant, le risque de décès a effectivement augmenté en parallèle des taux d’incidence pour certains types de cancer, notamment :
- Le cancer du foie chez les femmes
- Le cancer de l’endomètre
- Le cancer de la vésicule biliaire
- Le cancer du testicule
- Le cancer colorectal
Les facteurs en jeu : modes de vie et conditions de santé
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette recrudescence des cancers chez les jeunes adultes. Tout d’abord, 10 des 17 types de cancer en hausse sont liés à l’obésité. Or, l‘obésité et les problèmes de santé qui l’accompagnent souvent, comme le diabète et les maladies cardiovasculaires, sont connus pour favoriser la croissance tumorale.
Par ailleurs, certains facteurs liés au mode de vie moderne pourraient également jouer un rôle. Les jeunes d’aujourd’hui sont susceptibles de consommer davantage d’aliments ultra-transformés, d’avoir une vie plus sédentaire et d’être exposés à davantage de produits chimiques dans leur environnement que les générations précédentes.
Les changements dans l’utilisation des contraceptifs hormonaux chez les femmes pourraient aussi affecter les taux de cancers reproductifs, tandis que les tendances en matière de tabagisme et de consommation d’alcool influenceraient les cancers du foie et de la cavité buccale.
Comprendre pour mieux prévenir
Cette étude apporte un éclairage essentiel sur l’évolution préoccupante des taux de cancer chez les jeunes adultes. Comprendre ces tendances peut nous aider à identifier les facteurs de risque en jeu et à mettre en place des stratégies de prévention adaptées. En effet, ces résultats « annoncent les futurs fardeaux de la maladie, car ces jeunes cohortes porteront leur risque accru jusque dans un âge plus avancé, lorsque les cancers se manifestent le plus fréquemment« , soulignent les auteurs.
Agir pour une meilleure prise en charge
Face à cette situation inquiétante, il est crucial de renforcer les efforts de dépistage et de suivi médical des jeunes adultes. Une détection précoce peut faire toute la différence dans la prise en charge et le pronostic de ces cancers. De même, il est essentiel de mieux comprendre les causes sous-jacentes de cette recrudescence, afin de mettre en place des programmes de prévention ciblés. Cela passe notamment par une sensibilisation accrue aux modes de vie sains, une meilleure réglementation des produits chimiques dans l’environnement et une réflexion approfondie sur les effets des contraceptifs hormonaux.
Une alerte à ne pas prendre à la légère
Les résultats de cette étude sont un signal d’alarme à ne pas ignorer. Ils nous obligent à prendre au sérieux les défis de santé auxquels sont confrontées les jeunes générations, et à agir de toute urgence pour enrayer cette tendance préoccupante.
En mieux comprenant les facteurs en jeu et en renforçant les mesures de prévention et de dépistage, nous pouvons espérer inverser cette courbe et offrir de meilleures perspectives d’avenir à nos jeunes adultes. L’enjeu est de taille et mérite toute notre attention.
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