Démence : Combien de pas par jour pour réduire les risques selon les dernières recherches
Les résultats révèlent qu'un certain nombre de pas par jour pourrait significativement réduire le risque de développer une forme de démence
La démence est une préoccupation majeure de santé publique, touchant des millions de personnes dans le monde. Face à cette menace, les chercheurs explorent sans relâche des moyens de prévenir ou de retarder le déclin cognitif. Une récente étude marquante a jeté une nouvelle lumière sur l’impact potentiel d’un simple geste : la marche quotidienne. Les résultats révèlent qu’un certain nombre de pas par jour pourrait significativement réduire le risque de développer une forme de démence. Plongerons au cœur de ces découvertes fascinantes et examinerons comment chacun peut mettre à profit cette information pour préserver sa santé mentale à long terme.
Étude révélatrice : le lien entre le nombre de pas et le risque de démence
Une équipe de chercheurs a mené une vaste étude impliquant plus de 78 000 participants âgés de 40 à 79 ans, tous munis d’un accéléromètre au poignet pour mesurer leur activité physique. Pendant près de sept ans, les scientifiques ont suivi l’évolution de leur santé, en particulier l’apparition éventuelle d’un diagnostic de démence.
Les résultats de cette étude, publiés dans la revue JAMA Neurology, sont particulièrement éloquents. Ils ont révélé qu’un nombre de pas quotidien situé entre 3 800 et 9 800 était associé à une réduction significative du risque de démence. Plus précisément, les participants effectuant 9 826 pas par jour présentaient 50 % moins de risque de développer une forme de démence dans les sept années suivantes. Même un nombre plus modeste de 3 800 pas par jour était lié à une baisse de 25 % du risque.
Mais ce n’est pas tout : les chercheurs ont également constaté que la cadence de marche jouait un rôle important. Les personnes marchant à un rythme d’au moins 40 pas par minute, soit une démarche « délibérée », bénéficiaient de la plus forte diminution du risque de démence, pouvant atteindre 57 %.
Au-delà de 10 000 pas : des bénéfices moins évidents, mais toujours présents
Une fois le seuil des 10 000 pas par jour atteint, les avantages supplémentaires en termes de réduction du risque de démence semblent se stabiliser. Cependant, les chercheurs soulignent que cela ne signifie pas pour autant que des objectifs plus ambitieux ne sont pas bénéfiques pour la santé. Au-delà de 10 000 pas, les chercheurs n’ont pas observé d’association claire. Mais je dirais que les avantages sont peut-être moins évidents, sans pour autant être moins significatifs.
En effet, de nombreuses autres études ont démontré que des niveaux d’activité physique encore plus élevés étaient associés à une meilleure santé cardiovasculaire, une meilleure condition physique et d’autres bénéfices pour la santé globale. Bien que le lien direct avec la réduction du risque de démence puisse être moins marqué au-delà de 10 000 pas, il est clair que viser des objectifs de marche plus ambitieux reste une stratégie judicieuse pour préserver sa santé à long terme.
Pourquoi la marche est-elle si bénéfique pour la santé cognitive ?
Mais comment expliquer ce lien entre le nombre de pas quotidiens et la réduction du risque de démence ? Les chercheurs avancent plusieurs hypothèses :
Amélioration de la santé cardiovasculaire
L’activité physique, et en particulier la marche, est étroitement liée à de meilleurs résultats cardiovasculaires. Une meilleure circulation sanguine et une oxygénation plus efficace du cerveau pourraient jouer un rôle clé dans la préservation des fonctions cognitives.
Stimulation de la neuroplasticité
La marche régulière pourrait également favoriser la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se réorganiser et à créer de nouvelles connexions neuronales. Cette adaptabilité cérébrale serait bénéfique pour maintenir des capacités cognitives saines.
Meilleure gestion du stress
L’activité physique est reconnue pour ses effets bénéfiques sur la gestion du stress et de l’anxiété. Or, le stress chronique a été identifié comme un facteur de risque important pour le développement de la démence. La marche pourrait donc aider à réduire cette pression sur le cerveau.
Stimulation cognitive
Outre les bienfaits physiques, la marche peut également avoir un impact positif sur la stimulation cognitive. Découvrir de nouveaux environnements, explorer son quartier ou sa ville, peut engager les processus mentaux et favoriser l’engagement cérébral.
Bien que les mécanismes exacts restent à élucider, il est clair que la marche quotidienne joue un rôle essentiel dans la préservation de la santé cognitive à long terme.
Objectif de pas : une recommandation à prendre avec précaution
Malgré ces résultats encourageants, les experts soulignent qu’il est encore trop tôt pour fixer un objectif de pas strict en matière de prévention de la démence. Plusieurs limites de l’étude doivent être prises en compte :
Il s’agissait d’une étude observationnelle, qui n’a pas pu établir de lien de causalité direct entre le nombre de pas et le risque de démence.
L’échantillon de participants était relativement jeune, avec un âge moyen de 61 ans, ce qui peut limiter la généralisation des résultats aux personnes plus âgées.
Certains facteurs de confusion potentiels, comme les habitudes de vie plus saines des personnes les plus actives, n’ont pas été complètement exclus.
Ainsi, bien que les chercheurs aient identifié une « zone optimale » située entre 3 800 et 9 800 pas par jour, il est prématuré de fixer une limite de pas pour la démence.
Bouger, peu importe le nombre de pas
Cependant, les experts s’accordent sur un point : toute forme d’activité physique, y compris la marche, est bénéfique pour la santé, que ce soit pour le cœur, les poumons ou les os. Et lorsqu’il s’agit de la santé cognitive, chaque pas compte. Si vous n’êtes pas dans cette fourchette de 3 800 à 10 000 pas, cela ne veut pas dire que cela ne compte pas, parce que chaque pas compte.
Même des niveaux d’activité plus modestes, comme le jardinage, le ménage ou la montée d’escaliers, ont été associés à une réduction du risque de démence dans d’autres études. L’essentiel est de bouger, de rester actif, que ce soit par la marche ou d’autres formes d’exercice.
Autres moyens de réduire le risque de démence
Bien que la marche soit un élément clé, les experts recommandent également d’autres mesures pour préserver la santé cognitive à long terme :
Sommeil et hygiène de vie
Obtenir un sommeil suffisant (7 à 9 heures par nuit pour la plupart des adultes), limiter la consommation d’alcool et éviter le tabagisme et la drogue sont autant de facteurs importants.
Gestion de la santé cardiovasculaire
Maintenir des niveaux de cholestérol et de tension artérielle sains, ainsi que contrôler le diabète, sont essentiels pour la santé du cerveau.
Stimulation cognitive
Pratiquer régulièrement des activités stimulantes pour l’esprit, comme les jeux de réflexion, la musique ou l’apprentissage d’une nouvelle langue, peut également contribuer à préserver les fonctions cognitives.
Adopter une approche globale, combinant l’activité physique, de saines habitudes de vie et une stimulation intellectuelle, semble être la meilleure stratégie pour réduire le risque de démence et maintenir une santé cognitive optimale à long terme.
La marche, un allié précieux pour la santé du cerveau
Les résultats de cette étude majeure apportent un nouvel éclairage sur l’importance de l’activité physique, et plus particulièrement de la marche, dans la prévention de la démence. Bien que les experts recommandent la prudence quant à la fixation d’un objectif de pas précis, il est clair que chaque pas compte lorsqu’il s’agit de préserver la santé de notre cerveau.
Que vous visiez 3 800, 9 800 ou même plus de 10 000 pas par jour, l’essentiel est de bouger, de rester actif et d’adopter un mode de vie sain. En combinant la marche avec de bonnes habitudes de sommeil, une alimentation équilibrée et des activités stimulantes pour l’esprit, vous posez les bases d’un avenir cognitif serein. Alors enfilez vos chaussures, sortez respirer l’air frais et laissez vos pas vous guider vers une meilleure santé mentale. Votre cerveau vous en sera reconnaissant.