Combien de minutes d’activité physique par jour faut-il pour diminuer le risque de cancer
Une nouvelle étude étude met en évidence l'importance de l'activité physique dans la prévention du cancer et le nombre de minutes par jour à y consacrer
L’activité physique est un aspect crucial de la santé et du bien-être général. Des études ont montré que l’exercice régulier peut réduire le risque de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les personnes qui sont insuffisamment actives ont un risque de décès de 20 à 30% plus élevé par rapport à celles qui sont suffisamment actives. Cependant, de nombreuses personnes ne respectent pas les recommandations en matière d’activité physique, ce qui représente un défi majeur pour la santé publique.
Une nouvelle étude apporte une bonne nouvelle pour les personnes qui n’aiment pas ou ne peuvent pas pratiquer une activité physique vigoureuse structurée. Selon cette étude, seulement 4,5 minutes par jour d’activité physique intense, réparties en courtes séances d’une à deux minutes, sont associées à une réduction de jusqu’à 32% du risque de cancer. Ces résultats sont basés sur des mesures effectuées à l’aide de bracelets accéléromètres portés au poignet par 22 398 adultes non sportifs participant à l’étude UK Biobank. La durée moyenne de l’étude était de 6,7 ans.
Qu’est-ce que l’activité physique vigoureuse intermittente (VILPA) ?
Les chercheurs ont utilisé le terme « activité physique vigoureuse intermittente » (VILPA – Vigorous Intermittent Lifestyle Physical Activity) pour décrire ces courtes séances d’activité physique. Il s’agit d’activités physiques intenses qui font partie de notre vie quotidienne. Certaines exemples d’activités VILPA incluent la montée d’escaliers, le fait de faire des courses à pied ou de marcher rapidement sur une courte distance. Contrairement à l’exercice physique vigoureux traditionnel, qui est continu et structuré, la VILPA se caractérise par de courtes périodes d’une à deux minutes d’activité physique intense et sporadique.
Étude sur les effets de la VILPA sur le risque de cancer
L’étude a été menée auprès d’un groupe de 22 398 adultes âgés de 40 à 69 ans, qui ont participé à l’étude UK Biobank. Ces participants ne pratiquaient pas d’activité physique dans leur temps libre et faisaient moins d’une promenade récréative par semaine. Les chercheurs ont utilisé les données enregistrées par les accéléromètres portés au poignet pour évaluer la relation entre la VILPA et l’incidence du cancer.
Pendant une période de suivi moyenne de 6,7 ans, les chercheurs ont identifié 2 356 nouveaux cas de cancer parmi les participants. Pour classer l’activité physique enregistrée par les accéléromètres en fonction de son intensité, les chercheurs ont utilisé une technique d’apprentissage automatique appelée « random forest ». Cette analyse a révélé que la relation entre la VILPA et le risque de cancer est presque linéaire, ce qui signifie que plus une personne pratique de VILPA, plus son risque de cancer est faible.
Réduction du risque de cancer grâce à quelques minutes de VILPA par jour
La plupart des séances de VILPA duraient de une à deux minutes. En moyenne, les participants pratiquaient 4,5 minutes de VILPA par jour, avec un maximum de 16 minutes. Les analyses statistiques ont révélé que par rapport à ceux qui ne pratiquaient pas du tout de VILPA, ceux qui pratiquaient 4,5 minutes de VILPA par jour avaient un risque de cancer réduit de 20%.
Des études antérieures ont montré que certains types de cancers sont associés à un faible niveau d’activité physique. Ces cancers incluent le cancer du foie, du poumon, du rein, de l’estomac, de l’endomètre, de la leucémie myéloïde, du myélome, du côlon, de la tête et du cou, de la vessie, du sein et de l’œsophage. L’étude actuelle montre que le risque de ces cancers liés à l’activité physique est réduit d’environ 31% chez les personnes pratiquant 4,5 minutes de VILPA par jour.
La nécessité de mener davantage de recherches sur les effets de la VILPA sur le cancer
Les experts interrogés ont salué l’étude pour son approche novatrice et ses résultats prometteurs. Cependant, ils ont souligné que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et établir des recommandations précises. Il est important de noter que cette étude ne peut pas établir de relation de cause à effet en raison de sa conception. Par conséquent, des études d’intervention supplémentaires utilisant la VILPA sont nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer l’efficacité de cette approche dans la réduction du risque de cancer.
Cette étude met en évidence l’importance de l’activité physique dans la prévention du cancer. Même quelques minutes d’activité physique intense réparties tout au long de la journée peuvent réduire significativement le risque de cancer. La VILPA offre une alternative prometteuse aux recommandations basées sur la durée de l’activité physique, en particulier pour les personnes qui n’aiment pas faire de l’exercice.
Cependant, il est essentiel de mener davantage de recherches pour confirmer ces résultats et mieux comprendre les mécanismes sous-jacents. En attendant, il est important d’encourager et de promouvoir l’activité physique dans notre vie quotidienne pour réduire le risque de cancer et améliorer notre santé globale.