Médecine douce

Cancer du sein : l’activité physique réduit les risques de survenue et de rechute

Hélène Leroy

Les femmes qui sont actives physiquement ont un risque réduit d’être touchées par un cancer du sein. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, car cet effet protecteur est aussi observé chez les femmes qui ne pratiquent une activité physique qu’après la ménopause.

Les femmes qui sont actives physiquement ont un risque réduit d’être touchées par un cancer du sein. Selon une importante étude récente, il n’est jamais trop tard pour bien faire, car cet effet protecteur est même observé chez les femmes qui ne deviennent actives qu’après la ménopause.

Tout le monde sait que l’activité physique procure de nombreux bénéfices pour la santé, autant du point de vue physique (capacité aérobique, force, flexibilité) que mental (réduction du stress, fonction cognitive). Ce que l’on sait moins, par contre, c’est à quel point faire régulièrement de l’exercice représente aussi un des meilleurs moyens de réduire significativement le risque de cancer.

Cancer du sein : diminution de 25% du risque grâce à l’activité physique

Un très grand nombre d’études ont clairement démontré que les personnes qui sont le plus actives physiquement voient leur risque d’être touchées par plusieurs cancers être considérablement réduit comparativement à celles qui ont un mode de vie sédentaire.

Cet effet protecteur est particulièrement bien documenté pour les cancers du côlon et du sein, avec des réductions moyennes de risque de 25 % qui ont été observées dans des dizaines d’études. Plusieurs données suggèrent que les cancers de l’endomètre, de l’ovaire, du poumon et de la prostate sont également moins fréquents chez les personnes actives. Être actif physiquement ne se limite donc pas à faire bouger les muscles; il s’agit surtout d’une action qui induit une série de modifications biochimiques et physiologiques capables de créer un climat inhospitalier pour les cellules cancéreuses qui interfère avec leur progression en cancer avancé.

L’activité physique simple, comme la marche, est la meilleure

Un des aspects les plus intéressants de l’activité physique est que son impact positif sur la santé est très rapide, avec des bénéfices observés dès l’adoption d’un mode de vie actif. Par exemple, au cours d’une étude portant sur 59 308 femmes ménopausées, une équipe de savants français a observé que celles qui s’adonnaient à quatre heures d’activité modérée par semaine voyaient leur risque de cancer du sein invasif (la forme la plus agressive de ce cancer) diminuer de 10 %. Cette protection n’était cependant observée que chez les femmes qui étaient actives au moment de l’étude: celles qui faisaient régulièrement de l’exercice lorsqu’elles étaient plus jeunes, mais qui avaient cessé au cours des dernières années n’étaient pas du tout protégées. Pour profiter des effets anticancéreux de l’activité physique, le plus important est donc d’en faire régulièrement, quel que soit l’âge auquel on débute, et de conserver ces bonnes habitudes le plus longtemps possible.

Et il faut absolument cesser de penser qu’il est nécessaire de réaliser des prouesses athlétiques ou de devenir un maniaque du conditionnement physique pour profiter des bienfaits de l’exercice! C’est la marche rapide, une activité qui est à la portée de tout le monde, qui était l’activité la plus couramment adoptée par les femmes et qui est associée à une diminution du risque.

Risque de récidive diminué de 45%

La pratique régulière de l’activité physique est particulièrement importante pour les femmes qui ont été touchées par un cancer du sein et qui veulent prévenir les récidives. Un grand nombre d’études montrent sans équivoque que les survivantes du cancer du sein qui sont les plus actives physiquement sont aussi celles qui vivent le plus longtemps, avec une mortalité réduite de moitié comparativement à celles qui sont inactives. Et ici encore, il n’est jamais trop tard pour commencer à bouger: remarquablement, les survivantes qui étaient inactives avant d’être touchées par la maladie, mais qui décident d’inclure l’activité physique régulière à leurs habitudes ont 45 % moins de risque de mourir prématurément que si elles étaient demeurées inactives.

Faire de l’exercice est trop souvent perçu seulement comme un moyen de «brûler» les calories pour conserver la ligne ou éliminer quelques kilos en trop. L’impact majeur de l’activité physique sur le risque de développer un cancer du sein ou de décéder de ses récidives illustre à quel point les bénéfices d’une vie active dépassent le seul maintien d’un poids corporel normal. L’activité physique est véritablement un ingrédient indispensable à la prévention du cancer!

Source

Fournier A et coll. Recent recreational physical activity and breast cancer risk in postmenopausal wo- men in the E3N cohort. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. ; 23: 1893-902.

Ballard-Barbash R et coll. Physical activity, biomarkers, and disease out- comes in cancer survivors: a systematic review. Jnl Nat Cancer Inst; 104:815-40.

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