Baisse de la consommation de sel, c’est possible

La consommation excessive de sel comme celle que nous avons en Occident est un facteur de risque reconnu de survenue d’hypertension artérielle, d’accident vasculaire cérébral et de maladie cardiovasculaire. Fortement invités à agir par l’OMS, certains gouvernements et industriels de l’alimentation s’y sont mis, les résultats peuvent être au rendez-vous quand tout le monde s’y met confirme une grande étude.

En France, en 2016, en dépit des nombreuses recommandations, la consommation de sel reste trop élevée et cet excès coûte cher. Une méta-analyse publiée dans la revue Cochrane Library montre pourtant que dans certains pays, quand des initiatives d’éducation à l’échelle de la population sont menées, la consommation de sel baisse. Et ca marche encore mieux quand « toute la chaine des intervenants », des industriels pour la reformulation des produits alimentaires, au consommateur est impliquée.

Pour mémoire, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande une consommation maximum de 5 g de sel par jour soit 2 g de sodium. En effet, des apports alimentaires trop élevés en sel (ou sodium) ont été largement associés au risque cardiovasculaire. Une récente étude, américaine, publiée dans l’American Journal of Hypertension, a suggéré que même les niveaux de consommation de sodium recommandés par les agences sanitaires sont déjà néfastes pour la santé.

En France nous consommons en moyenne 10 g de sel par jour.

L’étude, une compilation d’études de grande ampleur menée par les experts du Cochrane Public Health Group, révèle que si des messages d’information sont bien adressés à la population et que les industriels baissent les teneurs en sel des produits alimentaires, la quantité de sel absorbé baisse naturellement.

15 initiatives nationales touchant 226 000 participants

Dans cette étude les experts ont cherché à évaluer l’impact des interventions en population pour la réduction du sodium alimentaire en compilant les études publiées sur le sujet les plus significatives. L’analyse de l’impact des initiatives repose sur les estimations de la consommation de sodium réalisées à partir des données d’enquêtes alimentaires ou d’analyses d’échantillons d’urine. Toutes les estimations ont été converties en une mesure unique, la consommation de sel en grammes par jour.

Après avoir examiné 881 études, les auteurs retiennent 15 initiatives nationales portant au total sur 260.000 participants, suffisamment qualifiées pour permettre une analyse quantitative de l’impact :

– 5 études confirment des diminutions de la consommation de sel quotidienne moyenne par personne allant de 1,15 grammes / jour (Finlande) à 0,35 grammes / jour (Irlande),

– 2 initiatives montrent, au contraire, une augmentation de la consommation de sel (Canada (1,66) et  Suisse (0,80 grammes / jour de plus par personne)).

– 7 des 10 initiatives intégraient plusieurs étapes de la production alimentaire, à la distribution (écoles, collèges) et consommation alimentaire. Parmi ces 7 initiatives, 4 permettent une diminution moyenne statistiquement significative de la consommation de sel.

Ca marche mieux quand tout le monde s’y met

Selon les experts, les interventions sur la population générale en faveur de la réduction du sodium alimentaire ont le potentiel d’entraîner des réductions de consommation à l’échelle de la population à une condition: intégrer toutes les étapes et les acteurs concernés dans la chaine alimentaire.

Source:

Cochrane Library 16 September 2016 DOI: 10.1002/14651858.CD010166.pub2 Population-level interventions in government jurisdictions for dietary sodium reduction

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Hélène Leroy
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