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Amalgames dentaires : 8 amalgames et le mercure monte

Hélène Leroy

Une récente étude publiée dans Ecotoxicology and Environmental Safety, visant à mesurer le dosage de mercure dans le sang a montré qu’au-delà de huit plombages au mercure, le taux relevé dans le sang s’avérait dangereux.

Depuis longtemps, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) alerte sur la principale source de mercure dans l’organisme en provenance des amalgames dentaires, et que des taux élevés de ce métal lourd dans l’organisme sont toxiques.

Pour le responsable de l’étude, le Pr Xiaozhong Yu, directeur de recherche au département de toxicologie environnementale : « L’exposition au mercure des plombages dentaires n’est pas une préoccupation nouvelle, mais des études menées jusqu’à présent avaient rendu des résultats contradictoires et d’ampleur limitée », maintenant, les résultats sont parlant.

Les chercheurs ont étudié les taux de mercure de méthyle, la forme la plus toxique du métal, dans le sang de plus de 14.000 personnes, entre 2003 et 2012. Ils ont alors relevé que pour celles ayant huit plombages, ce taux était deux fois et demie plus élevé que la moyenne, et représentait une limite à ne pas dépasser pour éviter les problèmes de santé.

Or, si un adulte a en moyenne trois amalgames dentaires (aux États-Unis), ils seraient un quart de la population à avoir soigné plus de onze caries, ce qui présente un risque pour leur santé à long terme. Système immunitaire, reins, cœur, poumons, cerveau parmi d’autres : la toxicité du mercure est variée sur le corps, même à faible dose. Mais ces plombages sont considérés pour l’instant par les dentistes comme les meilleurs disponibles sur le marché, et d’une longévité exceptionnelle, jusqu’à 30 ou 40 ans. Les amalgames au mercure représentent encore environ 70 % du marché français.

Fin 2014, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommandait la diminution importante de l’utilisation des amalgames à base de mercure dans le traitement de la carie dentaire. Elle avait notamment émis des recommandations à destination des chirurgiens-dentistes afin de la limiter aux restaurations de molaires et prémolaires en cas de prévalence carieuse élevée et de lésions multiples et étendues. Elle avait aussi déconseillé le mercure pour les soins des patients souffrant d’insuffisance rénale.

Parmi les autres solutions de soins qui remplaceraient les amalgames, on peut retrouver les résines. Mais celles-ci ne sont pas forcément moins dangereuses. Elles peuvent par exemple contenir du bisphénol A (BPA). Dans la même étude, les scientifiques ont cherché un lien entre ces amalgames et le taux de ce perturbateur endocrinien dans l’organisme, sans parvenir à l’établir formellement. En revanche, les niveaux de BPA dans les urines ont considérablement augmenté entre 2003 et 2012, et cet apport supplémentaire pourrait limiter le bénéfice de l’abandon des plombages au mercure.

La prévention en santé dentaire est aussi importante que celle du reste du corps. Une bonne hygiène buccale, des gestes simples et réguliers, des produits de soins naturels permettent d’éviter de choisir entre le mercure et les perturbateurs endocriniens comme le BPA.

 

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