Alzheimer, Parkinson : avoir da la graisse autour des bras et du ventre augmente les risques
Une nouvelle étude a révélé que la localisation de l'excès de poids jouerait un rôle prépondérant, avec une hausse substantielle du risque pour ceux présentant un fort taux de graisse au niveau des bras et du ventre.

Les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson connaissent une augmentation inquiétante à l’échelle mondiale. Selon les études, les personnes en situation d’obésité seraient davantage exposées au risque de développer ces deux affections. Récemment, une nouvelle étude a révélé que la localisation de l’excès de poids jouerait un rôle prépondérant, avec une hausse substantielle du risque pour ceux présentant un fort taux de graisse au niveau des bras et du ventre. Les chercheurs suggèrent que l’amélioration de la composition corporelle pourrait permettre de réduire ces risques de manière significative.
Augmentation alarmante des maladies neurodégénératives
Le nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives connaît une progression fulgurante à l’échelle mondiale. Certes, l’allongement de l’espérance de vie y contribue en partie, mais d’autres facteurs entrent également en jeu. Parmi eux, l’obésité et le surpoids semblent jouer un rôle prépondérant dans le développement de ces affections invalidantes.
L’étude du UK Biobank révèle des résultats préoccupants
Une étude menée à partir des données du UK Biobank vient apporter un éclairage nouveau sur le lien entre la composition corporelle et le risque de maladies neurodégénératives. Publiée dans la revue médicale Neurology, cette recherche suggère que l’excès de graisse au niveau du ventre et des bras supérieurs augmenterait significativement les chances de développer ce type de pathologies, tandis qu’une masse musculaire élevée aurait l’effet inverse.
L’étude a analysé les données de 412 691 participants suivis en moyenne pendant 9 ans. Durant cette période, 8 224 d’entre eux ont développé une maladie neurodégénérative, la plus fréquente étant la maladie d’Alzheimer, suivie d’autres formes de démence et de la maladie de Parkinson.
Au début de l’étude, l’âge moyen des participants était de 56 ans. Les chercheurs ont évalué leur composition corporelle en mesurant leur tour de taille et de hanches, leur force de préhension, leur densité osseuse ainsi que leur masse grasse et maigre.
Leurs résultats révèlent que les personnes présentant un excès de graisse abdominale (obésité centrale) ou au niveau des bras supérieurs (répartition graisseuse dominante au niveau des bras) ont un risque accru de développer des troubles neurodégénératifs. À l’inverse, une densité osseuse élevée, une répartition graisseuse prédominante au niveau des jambes ainsi qu’une importante masse musculaire semblent protéger contre ces pathologies.
Lien entre composition corporelle et risque neurodégénératif
Ces conclusions corroborent les résultats d’études antérieures, qui avaient déjà mis en évidence le lien entre l’obésité abdominale et un risque accru de démence. Selon les experts, l’excès de graisse au niveau du ventre et des bras supérieurs pourrait augmenter le risque de maladies comme la maladie de Parkinson en raison de l’inflammation, de la résistance à l’insuline et de problèmes cardiovasculaires.
Cependant, il convient de noter que ces résultats sont de nature associative et ne permettent pas d’établir une relation de causalité directe. D’autres facteurs de confusion n’ont peut-être pas été pris en compte de manière exhaustive dans l’étude.
Le rôle complexe de la santé cardiovasculaire
Les maladies cardiovasculaires pourraient constituer un lien entre la composition corporelle et les troubles neurodégénératifs, mais la relation demeure complexe. Bien que la gestion de la santé cardiovasculaire soit probablement bénéfique, la contribution spécifique des changements de composition corporelle au risque de maladies neurodégénératives nécessite des investigations plus approfondies.
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Cette étude conforte les résultats d’une précédente recherche qui avait mis en évidence les effets bénéfiques de l’augmentation de la masse musculaire pour réduire le risque de maladies neurodégénératives. Les experts suggèrent que l’amélioration du fonctionnement mitochondrial dans les muscles maigres pourrait être à l’origine de ces effets protecteurs.
Des pistes d’intervention prometteuses
Selon l’auteure principale de l’étude, Huan Song, MD, PhD, de l’Université de Sichuan à Chengdu, en Chine, ces résultats soulignent le potentiel d’interventions ciblées visant à réduire la graisse du tronc et des bras tout en favorisant le développement d’une musculature saine. De telles approches pourraient s’avérer plus efficaces pour se prémunir contre ces maladies que les simples programmes de perte de poids.
Limites et perspectives de l’étude
Bien que ces résultats soient de nature observationnelle, ils renforcent les constats précédents sur les bienfaits d’un maintien d’un poids et d’une composition corporelle sains pour la santé cérébrale. Cependant, l’impact direct de ces interventions sur le risque de maladies neurodégénératives n’est pas encore totalement établi. Les experts recommandent de les considérer dans le cadre de stratégies de santé plus larges.
L’activité physique, un atout majeur
L’incorporation de toute forme d’activité physique dans son mode de vie, même modeste, peut apporter des bénéfices substantiels pour la santé cérébrale avec l’avancée en âge. Ainsi, quelques minutes d’exercice par jour peuvent déjà faire une différence significative.
Face à cette augmentation inquiétante des maladies neurodégénératives, il est essentiel de sensibiliser le public à l’importance d’un suivi médical régulier. Les professionnels de santé jouent un rôle clé pour dépister précocement ces affections et mettre en place des stratégies de prévention adaptées, en s’appuyant notamment sur les dernières avancées de la recherche.
Agir sur sa composition corporelle pour préserver sa santé cérébrale
En définitive, cette étude souligne l’importance cruciale de la composition corporelle dans le risque de développer des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. L’excès de graisse abdominale et au niveau des bras supérieurs semble augmenter significativement ces risques, tandis qu’une masse musculaire élevée aurait un effet protecteur. Des interventions ciblées visant à réduire la graisse tout en favorisant le développement musculaire pourraient donc s’avérer particulièrement bénéfiques pour préserver la santé cérébrale à long terme.
Bien que ces résultats soient prometteurs, des études complémentaires seront nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et établir des liens de causalité plus solides. L’exploration du rôle de la santé cardiovasculaire et de l’activité physique dans cette équation complexe revêt également une importance cruciale.
À l’échelle individuelle, l’adoption d’un mode de vie sain, associant une alimentation équilibrée et une pratique régulière d’une activité physique adaptée, pourrait constituer une piste prometteuse pour réduire les risques de maladies neurodégénératives. Les professionnels de santé auront un rôle essentiel à jouer pour sensibiliser et accompagner les patients dans cette démarche préventive.
Central obesity and increased risk of dementia more than three decades later
https://www.neurology.org/doi/abs/10.1212/01.wnl.0000306313.89165.ef
Obesity and central obesity as risk factors for incident dementia and its sub-types: A systematic review and meta-analysis
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4887143/