L’Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban), menée par l’organisme Santé Publique France et publiée le mois dernier, a été mise en place pour recueillir des données fiables sur l’alimentation des Français. La situation nutritionnelle en France n’est pas terrible, si nous avons « la meilleure cuisine au monde » dit-on, notre alimentation, elle, est largement améliorable. Voici quelques données.
L’objectif de l’étude ESTEBAN était d’évaluer la consommation alimentaire des Français au regard du Plan National Nutrition Français (PNNS). La consommation en France a été évaluée sur un échantillon représentatif de la population totale: 2.834 adultes (18 à 74 ans) et 1.279 enfants (6 à 17 ans). Les données ont été recueillies par des diététiciennes par téléphone, sur internet et via des enregistrements pour les plus petits enfants. La pondération a été calculée selon le plan de sondage et les caractéristiques socio-démographiques.
Trop de gras trans et de sel, pas assez de poisson, de fruits et de légumes
La consommation alimentaire en France a peu évolué entre 2006 et 2015, chez les enfants comme chez les adultes:
- Acides gras saturés: la consommation reste trop importante. En effet, «seulement 17% des adultes ont des apports en acides gras saturés inférieurs à 36% des apports en lipides totaux et 16% des enfants inférieurs à 37%».
- Poisson et produits de la pêche: consommation insuffisante et en forte diminution depuis 10 ans chez les enfants.
- Faible consommation de fibres: 25 g par jour pour 13% des adultes et 2% des enfants.
- Consommation insuffisante de fruits et légumes: 5 par jour pour seulement 42% des adultes et 23% des enfants.
- Consommation insuffisante de produits céréaliers complets et de légumes secs: sur 3 jours, seuls 40% des adultes et 29% des enfants en avaient consommés.
- Augmentation de la consommation de sel en 10 ans: plus de 6 g/jour pour 60% des enfants et 44% des adultes.
- Consommation toujours élevée de boissons sucrées pour les enfants
La malbouffe touche les plus diplômés aussi
L’équipe de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (Esen) a noté que de manière générale, les personnes les plus diplômées rendaient compte d’une alimentation plus conforme aux bonnes recommandations alimentaires même si les inégalités sociales semblaient s’être estompées en dix ans. Ceci serait dû à une dégradation de la consommation des personnes les plus diplômées entre 2006 et 2015.
Les auteurs concluent que les recommandations alimentaires ne sont toujours pas suivies par toute la population française. Dans un objectif de santé publique, le rapport recommande fortement de renforcer les moyens pour promouvoir l’alimentation saine auprès de tous . Sur notre site www.pressesante.com, on y travaille au maximum.
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